La rentrée politique du Parti gabonais du progrès (PGP) a eu lieu vendredi, au siège de cette formation historique de l’opposition gabonaise, au quartier ‘’Louis’’, dans le 1er arrondissement de Libreville, sous la conduite de son président, Benoit Joseph Mouity Nzamba. Une messe politique au cours de laquelle, le PGP, qui avait porté la candidature de Jean Ping à la présidentielle de 2016, a jeté un regard au vitriol sur ce qui est perçu comme des dérives de la gouvernance de la transition, aux plans politique, économique, social et sécuritaire, a-t-on relevé.
Les ‘’camarades progressistes’’, ont lancé à l’occasion de cette messe d’ouverture de leur agenda politique, lancé un appel pressant à la mobilisation des patriotes et des forces vives de la Nation, car « pour restaurer les institutions détruites par le PDG et rendre sa dignité au peuple gabonais, le CTRI n’avait pas besoin de se jeter dans une situation embarrassante consistant à faire du PDG un allié. C’’est comme faire d’un pyromane un sapeur-pompier. Du jamais vu sur terre et maintenant tout va à vau-l’eau », a ironisé pour s’indigner, le président du PGP, Benoit Joseph Mouity Nzamba.
Au plan politique, le parti dénonce une manipulation flagrante de la constitution nouvellement adoptée par voie référendaire avant même sa mise en œuvre réelle. La lecture comparée des articles 28, 46, 93, montre bel et bien une différence notoire entre la constitution votée par le peuple Gabonais et celle promulgué par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, renseigne le PGP.
Sur le plan économique, le PGP fait observer que le gouvernement de la transition a promis de lutter contre la vie chère, mais force est de constater que l’inflation sur les prix des produits de première nécessité demeure très élevée, compromettant ainsi le pouvoir d’achat des ménages des gabonais économiquement très faibles.
« Le chômage persiste, la corruption et la gabegie sont sans égale mesure ; mais aussi les détournements des fonds par les agents publics, notamment à la CNAMGS, à l’ANBG, à Gab ‘Oil et au Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE) », s’offusquent les militants du parti créé par feu Pierre-Louis Agondjo Okawé.
La vie des gabonais n’est guère réjouissante, pensent »les progressistes », qui s’insurgent contre les prélèvements systématiques des cotisations des travailleurs, alors que les prestations envers les usagers sont, quant à elles, régulièrement interrompues par les structures hospitalières et médicales, à cause des défauts de paiement par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
Enfin sur le plan sécuritaire, la vie des Gabonais est, selon le PGP, rythmée par des enlèvements, des crimes rituels, des assassinats ignobles dont les enquêtes ouvertes comme à l’accoutumée sont restés sans suite.
Pour un État dit de droit, il est curieux est de constater, de l’avis des ‘’progressistes’’, que les citoyens détenus sont hargneusement rasés ou sauvagement torturés, jusqu’à ce que mort s’en suive. Il cite pour exemple le cas de Johan Bounda de la marine nationale qui est passé de vie à trépas suite un traitement inhumain dans une caserne militaire, croient ils savoir.
« Chers progressistes au regard de ces points énumérés pouvons nous objectivement affirmer que c’est enfin, notre essor vers la félicité ? » s’est interrogé en guise de conclusion le président du PGP qui, pour la défense des intérêts du peuple gabonais, a appelé à « une mobilisation quantitative et qualitative pour préparer les batailles futures », a-t-il exhorté.
Féeodora Madiba et Tryphène Lembah