Dans une déclaration jeudi, le procureur de la République, Bruno Obiang Mvé, a directement affirmé la survenue d’un accident de plus au sein des forces armées gabonaises, parlant de la mort atroce du second maître Johan Bounda dont la dépouille a été déposée à la morgue de l’hôpital militaire du PK9, le 20 décembre dernier.
« Le parquet de la République informe de la survenue d’un incident de plus au sein de nos forces armées », a notamment affirmé le procureur exprimant le souci d’informer l’opinion, plus de cinq jours après le drame.
Bruno Obiang Mvé soutient dans son texte avoir été informé le samedi 21 décembre dernier de la présence d’un corps sans vie, présentant des signes de torture au sein de l’hôpital des instructions des armées Omar Bongo Ondimba du PK9.
Le procureur rappelle que le jeune militaire aurait « trouvé la mort dans des circonstances tragiques, après avoir été violemment pris à partie sans aucune forme de procès par des individus, en raison d’une accusation de vol présumé qui aurait eu lieu chez son supérieur hiérarchique », a-t-il expliqué.
« Ces faits d’une extrême gravité, s’ils sont établis, constitueraient à n’en point douter une violation flagrante des droits fondamentaux garantis par notre constitution et les conventions internationales auxquelles la République gabonaise est partie », enfonce le magistrat, qui rappelle que les militaires ont antérieurement commis des exactions contre des gabonais rasés de façon humiliante pour avoir violé les heures du couvre-feu.
« Il parait inadmissible que les représentants de l’ordre, garants de la discipline et de la justice, puissent se rendre coupables d’actes aussi barbares, violant ainsi les fondements mêmes de notre société et de notre civilisation », a-t-il poursuivi.
Bruno Obiang Mvé a aussi décidé d’ouvrir une enquête afin que « les responsables de ces actes abominables quelque soit leur rang ou fonctions soient identifiés, poursuivis et traduits devant les juridictions compétentes », a-t-il annoncé.
« Nul n’est au-dessus de la loi. Toute tentative de dissimuler la vérité et de mettre en lumière des velléités corporatistes, tentant de détourner l’enquête sera traitée comme une entrave à l’action de la justice et les auteurs seront poursuivis avec la plus grande sévérité », a prévenu le Maître des poursuites au tribunal de première instance de Libreville.
« Il appartient donc à tous et à chacun d’unir nos forces contre toute forme de violence, afin de préserver la dignité et l’intégrité de nos institutions », a-t-il invité avant de conclure « force reste et restera à la loi ».
Carl Nsitou