2024-2025 : Un calendrier académique, une année scolaire ‘’Façon-Façon’’

Un début de cours précipité, visiblement improvisé et beaucoup plus tôt que d’ordinaire, le 1er septembre, un calendrier scolaire illisible, sans véritables repères et pour ajouter à la cacophonie, une fin de trimestre dans la totale confusion. Les mines étaient déconfites dans de nombreux établissements scolaires samedi, où l’on pouvait apercevoir les parents d’élèves particulièrement remontés. Pour cause, ils n’ont pu récupérer les bulletins de fin de trimestre pour leurs enfants des niveaux 6ème, 5ème, Seconde et Première.

C’est le Jour – J, dans les écoles que les parents d’élèves ont découvert complètement déboussolés, des notes portant report de la remise des bulletins aux élèves des niveaux ci-dessus indiqués, placardées ici et là dans les écoles du Grand Libreville notamment. D’autres par contre ont confié avoir été informés tout juste la veille, sur les forums des APE auxquelles ils appartiennent.

Le genre de notes affichées dans les écoles et …

La mine patibulaire, Viviane N., la quarantaine, mère d’une élève inscrite 5ème au Lycée Nelson Mandéla, ne comprend rien à ce qu’il qualifie de ‘’mépris’’ à l’endroit des parents et a clairement affiché son mécontentement. « Je crois savoir que le calendrier de l’année académique a été publié depuis longtemps et il nous a bien été signifié que la remise des bulletins se faisait ce jour. C’est vraiment un manque de considération pour les parents d’élèves que nous sommes en nous baladant comme ça et un amateurisme coupable et inadmissible de la part du ministère de l’Education nationale », a-t-elle sèchement fulminé.  

De nombreux administratifs et enseignants rencontrés dans les écoles du Grand Libreville, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, rapportent que la décision de retirer les classes de 6ème, 5ème, 2nde et 1ère, des sessions de remise des bulletins du premier trimestre, a été édictée à la dernière minute par la tutelle ministérielle et reportée pour avant Noël, entre les 14 et 21 décembre 2024.

Elle concerne, ont-ils confié, au-delà du Grand Libreville, l’ensemble des circonscriptions scolaires du pays et émanerait de la tutelle ministérielle, pour cause ‘’d’irrégularités sur les APC’’ (approches par compétence), sans plus de détails. En clair, cela signifie que les enseignements et évaluations des élèves des niveaux concernés ont été organisés sur la base des programmes non homologués et validés.

Si c’est avéré, cette décision ne manque pas de susciter de légitimes inquiétudes, autant qu’elle soulève des interrogations. Comment a-t-on pu laisser se dérouler des cours tout un trimestre avec des irrégularités sur les programmes ou PAC ? Mais comment donc a-t-on pu organiser les devoirs et évaluations alors même qu’ils seraient susceptibles d’être annulés pour non-conformité ?

De nombreux parents d’élèves sont repartis dépités © Gabonactu.com

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les notes et résultats des niveaux 6ème, 5ème, 2nde et 1ère retenus et non communiqués, sont connus des parents et des élèves eux-mêmes ; puisque disponibles sur la plate-forme X-GEST. Que va-t-il donc se passer à présent ? Autant de réponses attendues par la communauté éducative, notamment par les parents d’élèves.

Au-delà de cet incident, le ministère de en charge de l’Education nationale devrait lever le voile sur nombre d’incongruités relevées sur l’année scolaire en cours, marquée notamment par d’énormes écueils dont le plus grossier concerne le manque criard des enseignants des matières scientifiques, maths et sciences physiques en particulier, dans les séries et classes sensibles, dans la quasi-totalité des écoles publiques du pays, notamment les plus emblématiques comme les Lycées Léon Mba, Paul Indjendje Gondjout ou Nelson Mandéla, etc., alors que le premier trimestre est consommée.

Pour dire vrai, cette année scolaire est on ne peut plus ‘’Façon-Façon’’, avec un calendrier sorti de nulle part. A titre d’illustration, les enfants bénéficient actuellement d’une semaine de vacances, dite intermédiaire, que rien ni même aucune réalité locale ne justifie.

En France, qui est l’exemple connu le moins mal sous nos tropiques et où cette période est  »free » pour les scolaires, coïncide avec les pics de froid, la rude période de la saison hivernale vécue actuellement là-bas et au cours de laquelle ils convient de grader les tout-petits au chaud.   

M.-O. Mignonne

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