Le président de la CNLCEI, Nestor Mbou durant son intervention à Arusha en Tanzanie © D.R
Le président de la Commission nationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), Nestor Mbou, a, durant la 8e édition du Dialogue contre la Corruption tenue du 07 au 08 novembre dernier à Arusha en Tanzanie dans le cadre du Conseil Consultatif de l’Union Africaine contre la Corruption (CCUAC), présenté la stratégie du Gabon visant à protéger les lanceurs d’alerte.
« Le dispositif Gabonais en matière de protection de lanceurs d’alerte prévoit-il : la possibilité de témoigner ou d’être auditionner sans que l’identité et le domicile ne soient révélés dans le PV d’audition ; la possibilité de déclarer comme domicile l’adresse du Commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie ; inscription de son identité et de son adresse dans un autre PV versé dans un dossier distinct de celui de la procédure ; sanctions pénales prévues pour toutes les violences contre les lanceurs d’alerte », a-t-il décliné durant cette grand-messe.
De manière opérationnelle, la Commission dispose, indique-t-on, des canaux de signalisation tels que les courriers, les journaux, les appels téléphoniques et les réseaux sociaux ; ce, en sus, conformément aux dispositions de l’article 35 de la Loi n°042/2020.
Dans cette loi, une des principales dispositions est l’article 49 nouveau qui stipule que : « les Commissaires Membres, le Commissaire du Gouvernement, les Rapporteurs, le Secrétaire Général, les enquêteurs et les experts, les lanceurs d’alertes, les Rapporteurs ad hoc, les témoins et les victimes bénéficient d’une protection spéciale de l’Etat contre les actes éventuels de représailles ou d’intimidation, dans le cadre de la répression des infractions prévues par les textes en vigueur. La protection prévue en application du présent article s’étend aux parents et aux proches des lanceurs d’alertes, des rapporteurs ad hoc, des témoins, des victimes et leurs proches ainsi qu’aux membres des organes de prévention ».
Organisée sous la thématique : « mécanisme efficace de protection des lanceurs d’alerte : outil essentiel dans la lutte contre la Corruption »,la 8e édition du Dialogue africain sur la lutte contre la corruption s’est tenue en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) ; l’Organisation de coopération et de développement economique (OCDE) ; Transparency International ; les Agences Nationales Anti-Corruption d’Afrique et les Organisation Africaine de la Société Civile de l’écosystème de lutte anti-corruption.
Ces assises s’inscrivaient dans le cadre du suivi des recommandations de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption(CUAPLC). Elles avaient pour objet de faire un état des lieux et partager des bonnes pratiques en vue du renforcer le cadre normatif. Il s’agissait plus précisément d’aboutir aux mécanismes robustes de protection visant à une mise en œuvre plus efficace de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption en matière de protection des lanceurs d’alerte.
Antoine Relaxe et CNLCEI