Quarts jours avant la fin de l’ultimatum (ce 30 juin) émis le 17 juin dernier par l’Association des clubs professionnels de football du Gabon (ACPFG), la tutelle (le ministère en charge des sports), l’instance faîtière (la FEGAFOOT) et les Ligues nationales de football d’élite (masculin et féminin) ont donc décidé d’un commun accord de ‘’blanchir’’ la saison 2024. Tout remettre à plat pour une reprise moins à tâtons à la rentrée prochaine.
Des reports à la chaîne et un calendrier international défavorable ont fini par convaincre l’ensemble des partenaires du football d’élite de remettre à demain la relance des championnats d’élite, tant au niveau masculin que féminin.
Sage décision s’il en est, souhaitée par la quasi-totalité des acteurs eux-mêmes (les clubs d’élite), voire des amateurs et passionnés du ballon rond, exaspérés par des hésitations et fausses alertes à répétition sur la relance du National foot 1, 2 féminin.
Selon toute vraisemblance, les défis s’annoncent encore plus ardus sur le chemin de la reprise, annoncée pour octobre 2024, tant les problèmes restent entiers. Ce, d’autant plus que lors de la rencontre ayant acté l’annulation pure et simple de la saison 2024-2025, mardi dernier autour du ministre en charge des sports, André Jacques Augand, tous les acteurs (FEGAFOOT et Ligues nationales notamment), ont recommandé le début du règlement de la lourde dette due aux Clubs et Ligues, avec les financements programmés au titre de la saison annulée.
Cette exigence rappelle à s’y méprendre, les préalables déjà émis le 17 juin dernier au sortir de l’assemblée générale de l’Association des clubs professionnels de football du Gabon (ACPFG), conditionnant la reprise du National foot pour la saison sportive à venir, 2024-2025.
Il s’agit d’une batterie de préalables parmi lesquels : paiement intégral des 9 mois d’arriérés de salaire des joueurs de la saison 2022-2023 ; le paiement de la moitié de la subvention pour le football féminin au titre de la saison 2022-2023 ; le paiement d’une enveloppe compensatoire de 50 millions pour les clubs de 1ère division et de 25 millions pour les clubs de 2ème division ; ainsi que le paiement d’une enveloppe de 20 millions pour chaque club féminin au titre de la saison 2023-2024.
En considération de ces préalables, il y a fort à craindre d’autres blocages et retards à l’allumage à la date indiquée d’octobre prochain ; quand on sait que le nerf de la guerre a toujours été à l’origine de toutes les tribulations qui accablent le football national depuis de très nombreuses années.
Ce n’est pas un hasard si, en plus des préalables exposés supra, l’ACPFG a assorti ses conditionnalités de reprise des championnats d’élite à la mise en place d’une commission qui travaillera entre-temps (entre juillet et octobre à venir) sur un véritable model de financement et d’autonomisation des championnats.
Pour cette raison, plus aucun championnat n’est allé à son terme depuis plus de 10 ans. Pire, le football d’élite ne s’est plus joué depuis près de 5 ans au Gabon, depuis la survenue de la pandémie à coronavirus. La sélection nationale s’est essentiellement appuyée, heureusement, sur les footballeurs évoluant à l’extérieur, notamment en Europe.
Alph’-Whilem Eslie