Trop affaibli par la maladie, l’accusé Brice Laccruche Alihanga à la barre de la Cour criminelle spéciale de Libreville en début mois de juin en cours © D.R
L’arrestation en décembre 2019 de Brice Laccruche Alihanga, ancien tout puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo tombé en disgrâce, sa détention arbitraire et inhumaine d’une durée de 04 ans à la prison centrale de Libreville, puis les différents procès à son encontre menés en ce moment par la Cour criminelle spéciale de Libreville, constituent des insuffisances graves de la justice gabonaise relevées déjà à l’époque avec gravité par le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme.
« Le réquisitoire ne fournit aucune information sur les faits reprochés aux cinq personnes concernées, lesquelles n’ont pas eu accès à des informations suffisantes justifiant leur arrestation et leur détention », avait relevé l’avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire de Brice Laccruche Alihanga et ses compères.
Les cinq anciens hauts cadres de l’Etat Gabonais à savoir : Brice Laccruche Alihanga, de Grégory Laccruche Alihanga, de Patrichi Christian Tanasa, de Julien Engonga Owono et de Geaurge Ndemengane Ekoh ont été privés de liberté arbitrairement, indique-t-on. Une privation de liberté ayant même piétiné les dispositions pertinentes des articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux articles 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Durant sa détention arbitraire, Brice Laccruche Alihanga qui aurait contracté un cancer du colon à la prison centrale de Libreville, a, subi, selon ses avocats les pires sévices et tortures durant sa détention. Comme si cela ne suffisait pas, la justice gabonaise fait preuve d’acharnement sans précédent, fustigent-t-ils.
Libéré provisoirement en octobre 2023, l’ancien « messager intime » d’Ali Bongo a fait face depuis le mois de mai dernier à trois procès. Le Ministère public le poursuit dans plusieurs affaires pour des faits supposés de détournements de deniers publics, d’association des malfaiteurs, concussion et blanchiments des capitaux. Très affaibli par la maladie, l’homme continue de déclarer son innocence.
Durant la tenue de ces procès, il était contraint par la cour criminelle spéciale de participer aux audiences, malgré son état de santé chancelant. Des épreuves qui auraient fragilisés davantage sa santé. Il a été hospitalisé d’urgence 12 juin dernier suite à la dégradation de santé qui avait été causée, selon ses conseils par ces procès dont les délibérés sont jugés iniques. Des audiences qui auraient provoqué une charge émotionnelle à l’origine de la détérioration de la santé de leur client.
« Les circonstances atténuantes sont une chimère au Gabon et Brice Laccruche Alihanga en est la preuve », déplore un de ses avocats.
Suite à sa santé critique, BLA pour les intimes a été évacué à Paris en France le 17 juin dernier pour des soins plus approfondis. L’évacuation sanitaire ayant eu lieu avec le concours du Président de la Transition, président de la République gabonaise, le General Brice Clotaire Oligui Nguema.
Camille Boussoughou