Le porte-parole du collectif des auto-écoles, Yves Ndong Essono © D.R
En réponse à une récente communication du directeur du Centre national des examens du permis de conduire ( CNEPC), Guy Bertrand Oscar Mapangou, le porte-parole du collectif des auto-écoles, Yves Ndong Essono a dévoilé, le week-end écoulé, les difficultés qui minent ce secteur d’activités.
Les réformes entreprises par le Comité pour la transition et la restauration des Institutions (CTRI) n’épargnent aucun secteur. C’est le cas du domaine des transports avec la controverse liée à la délivrance des permis de conduire. Un secteur dont la régulation, passerait par une meilleure gestion des auto-écoles, à en croire le directeur du Centre national des examens du permis de conduire, Guy Bertrand Oscar Mapangou.
Un argumentaire qui n’a pas laissé indifférent les principaux concernés, à savoir les gestionnaires des auto-écoles. Par la voix de leur porte-parole, Yves Ndong Essono, ils ont tenu à balayer du revers de la main les affirmations du directeur du Centre, indiquant, par ailleurs, que les difficultés enregistrées découlent de nombreuses défaillances au sein de l’administration.
« Ce que nous déplorons, c’est de dire que ce sont les auto écoles qui causent le manquement dû au trésor. Nous disons non. Entre l’auto école et le centre d’examen du permis de conduire, qui en réalité ne verse pas les sommes dues au trésor ? », a-t-il lancé.
Sur la démarche, le porte parole a indiqué que le rôle de leurs structures se limite à la formation du candidat au permis de conduire. La participation à l’examen est conditionnée par la présentation de la quittance du trésor. « Ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps. Ça ne souffre d’aucune réforme », a-t-il poursuivi, pointant du doigt des « magouilles notoires dans la délivrance du permis de conduire ».
« Les permis qui sont délivrés directement sans que les gens ne passent par une auto école, est-ce que cette recette est reversée au trésor ? » s’est interrogé Yves Ndong Essono.
Un bras de fer sans fin
Sans sourciller, l’opérateur économique a affirmé, qu’en dépit de nombreuses dénonciations, la pratique se poursuit aisément au sein de l’administration en charge des Transports. Et ce sont les structures d’auto écoles qui en paient le prix fort, en mettant , dans le pire des cas, la clef sous le paillasson, avec pour corollaire plusieurs employés au chômage. Sur 25 auto écoles à Libreville, la main-d’œuvre est évaluée entre 5 et 10 employés par structure. « Nous sommes des professionnels des métiers. Si vous avez dix clients qui viennent pour se faire former, il y aura 5 ou 6 qui sont déjà détenteurs de permis de conduire. Comment ont-ils fait pour avoir ce permis de conduire ? (…) Tout le monde le sait aujourd’hui. Vous avez 150 000, vous allez au ministère et vous êtes détenteur d’un permis de conduire. Ça court les rues et ça représente un véritable manque à gagner pour les auto écoles », a-t-il relevé.
Alors que ce bras de fer sans fin avec l’actuel directeur dure depuis près de huit ans, les promoteurs d’Auto-écoles en appellent à l’intervention du ministre des Transports, voir du président de la transition, pour mettre fin à cette pratique qui déteint sur ce secteur d’activité essentiel.
Les réformes attendues par les acteurs du secteur passent, entre autres, par le respect des missions dévolues au centre national des examens du permis de conduire, qui sont : établir un programme de formation nationale, qui va orienter le travail des auto écoles ; organiser des épreuves d’examens et assurer la confidentialité des épreuves et la sécurité des candidats ; organiser des certificats d’aptitude professionnelle pour la certification des moniteurs.
Camille Boussoughou