Des associations gabonaises basées en Europe adressent une lettre ouverte à Oligui Nguéma

La Coordination des Associations et Partis Politiques de l’Opposition Gabonaise en Europe (CAPPO) ont adressé une lettre ouverte au président de la Transition gabonaise pour l’inviter après le dialogue national inclusif de mettre en place une Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » qu’elles suggèrent d’appeler « Commission Maât » du Gabon. Ces associations l’expliquent dans leur lettre.

LETTRE OUVERTE DU PRESIDENT DE LA CAPPO AU PRESIDENT DE LA TRANSITION SUR LA COMMISSION VERITE, JUSTICE, REPARATION ET RECONCILIATION OU PLUS BRIEVEMENT LA COMMISSION MAÂT

Son Excellence Monsieur le Président de la Transition du Gabon,

A la fin de votre discours lors de la cérémonie d’ouverture le 2 avril 2024 du dialogue national gabonais qui s’achève officiellement le 30 avril, vous avez brièvement évoqué la question d’une « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation », avant de renvoyer aux calendes grecques son établissement et le début de ses travaux.

Compte tenu du diagnostic à la lumière de Maât, le concept multimillénaire authentiquement africain de « vérité, justice, bonne gouvernance », publié le 28 mars 2024 par la CAPPO au titre de sa contribution au dialogue national, sur « le mal gabonais » depuis son indépendance jusqu’à « la fin de la récréation du régime héréditaire corrompu gabonais », sifflée de manière salutaire par le CTRI le 30 août 2023, compte tenu du nombre des contributions soumises à la commission préparatoire du dialogue national demandant une telle commission, et compte tenu des communiqués de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile sur l’urgence de l’établissement d’une telle commission, qu’il soit  permis à la CAPPO de plaider auprès de votre Excellence en faveur de l’annonce lors de votre discours de clôture des travaux du dialogue national de l’établissement officiel et du début éminent des travaux de la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon, qu’il serait plus complet et original d’appeler également plus brièvement la « Commission Maât » du Gabon.

En effet, comme clairement démontré dans le diagnostic en question, c’est ce concept authentiquement africain de « Maât », mal connu des intellectuels et politiques africains mais bien résumé dans ce diagnostic, qui permet de qualifier dans toute l’ampleur de leur gravité tous les « crimes contre le bien, la justice, la vérité, le droit, la morale, la bonne gouvernance », et donc de véritables « crimes contre le peuple gabonais », dont la devise est « union, travail, justice ».

Les exemples les plus graves de ces crimes explicités dans ce diagnostic sont les crimes politiques et économiques de la vente du Gabon à la France, les crimes politiques de fraudes électorales massives, les crimes économiques de délabrement de tous les équipements publics, notamment des rues, des routes, des hôpitaux et des dispensaires publics, des établissements scolaires publics, faisant des profiteurs du régime des Bongo des mafieux économiques, de voleurs des fonds publics et de l’aide extérieure au développement, de pillards systématiques des moindres sources de richesse du pays, des sociétés d’état comme des sociétés privées, les crimes moraux de la destruction des valeurs morales, notamment de la valeur fondamentale du travail inscrite dans la devise du Gabon, et des valeurs traditionnelles africaines par la promotion de l’homosexualité et par la prolifération des meurtres politiques ou rituels.

Les travaux de la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon sont indispensables pour établir officiellement tous les « crimes contre le bien, la justice, la vérité, le droit, la morale, la bonne gouvernance, le peuple gabonais », pour convoquer et recueillir la confession, le repentir et la demande de pardon de tous les auteurs de ces crimes dont a été victime le peuple gabonais. Puisque dans toutes les traditions religieuses, notamment dans les traditions religieuses africaines, il n’y a pas de pardon et de réconciliation sans réparation, contrairement aux résultats mitigés de la « Commission de la vérité et de la réconciliation » de l’Afrique de Sud créée en 1996 et de la « Commission Vérité, Justice et Réconciliation » du Togo créée en 2009, il est indispensable que la réconciliation nationale qui est la finalité de la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon soit précédée des réparations adéquates de la part des auteurs des crimes reconnus, comme la restitution d’une partie ou de la totalité de l’argent public volé, comme en Angola à la fin du régime corrompu de Dos Santos, comme des peines symboliques mais exemplaires de prison pour les auteurs de crimes de sang pour des raisons politiques ou rituels, et aussi pour les auteurs de crimes politiques et économiques. Cependant, comme ce fut le cas après les travaux de la « Commission de la vérité et de la réconciliation » de l’Afrique du Sud et de la « Commission Vérité, Justice et Réconciliation » du Togo, il est indispensable que l’Etat Gabonais ajoute à ces réparations indispensables de la part des auteurs de crimes les réparations financières des victimes ou des familles des victimes des crimes reconnus par la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon.

De plus, le nom « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon ne faisant pas allusion aux crimes contre la bonne gouvernance ni aux crimes moraux, il est souhaitable, pour compenser cette lacune et pour honorer les traditions intellectuelles religieuses ou politiques multimillénaires africaines plus anciennes et plus prestigieuses que les traditions intellectuelles, religieuses ou politiques occidentales, que le second nom officiel de cette commission soit la « Commission Maât » du Gabon.

Enfin, les mesures résultant des travaux du dialogue national concernant  la suspension du PDG et de ses partis alliés, l’inéligibilité temporaire des anciens hauts cadres dirigeants du PDG, et la suspension des partis politiques en attendant leurs créations de nouveau avec les nouvelles mesures plus exigeantes, militent en faveur de la création sans plus tarder de la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » du Gabon, encore appelée la « Commission Maât » du Gabon, pour porter à leur achèvement ces mesures exemplaires, pour tourner les pages sombres de l’histoire du Gabon depuis son indépendance, et pour écrire sur des pages vierges de l’histoire du Gabon l’épopée du Gabon nouveau depuis la libération le 30 août 2023 du peuple souverain gabonais du joug du régime héréditaire semi-séculaire corrompu et criminel des Bongo.

Dans l’espoir fervent d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.

Fait à Paris, le 28 avril 2024, le Président de la CAPPO, Jean-Pierre ESSONO MENIE

NB : cette lettre n’engage pas la rédaction de Gabonactu.com

2 thoughts on “Des associations gabonaises basées en Europe adressent une lettre ouverte à Oligui Nguéma

  1. Cette commission devrait être pendant leur fameux dialogue devant le monde ,mais olingui tout fait pour mettre de côté, par ce que les Milices du bord de mer,(GR)ils sont impliqué depuis 1990 ,

  2. Sincèrement citer le Togo comme exemple ou BabyDoc remplaça PapaDoc.
    Plus de conférences pour gaspiller l’argent mais plutôt se mettre au travail.
    Des gabonais qui critiquent la France et vivent en France sont comme ces Noirs qui critiquent le Blanc et sont plus catholiques que le Blanc qui leur a imposé sa religion. Trop de tonneaux vides dans tout ce brouhaha gabono-gabonais en quête de Miang

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