Drame sur la plateforme de Perenco Gabon : le gouvernement à la manœuvre pour plus de sécurité  

Il était 15h, le 20 mars, lorsqu’un grave incendie s’annonçait sur la plateforme Becuna du site offshore Tchatamba de Perenco oil & gas Gabon. Six personnes ont trouvé la mort, précisément l’équipe de l’unité de workover P115. Un incident qui traduit des mauvaises conditions de travail dans des sites pétrolières au Gabon. Et pour mieux limiter les pratiques jugées non conformes aux métiers liés au pétrole, une enquête a été ouverte devant mettre chaque partie face à ses responsabilités. C’est dans cette optique qu’une forte délégation conduite par le ministre du pétrole, Marcel Abéké, qu’accompagnaient celui du travail, de l’industrie et de l’environnement ont longuement discuté avec les partenaires sociaux au gouvernorat de Port-Gentil.

« C’est un soulagement pour nous ! Car, nous avons eu un dialogue franc et honnête avec le gouvernement. Certaines pratiques doivent cesser », a tonne Jean-Paul Opa délégué provincial de la confédération syndicale gabonaise (Cosyga).

La précarisation des emplois avec des contrats d’un mois renouvelable, des mises à disposition par des sociétés prestataires avec des salaires en dent de scie, le non-paiement des cotisations sociales et bien d’autres, sont les manquements observés par les travailleurs dans le secteur pétrolier en particulier. Des points qui ont fait l’objet des discussions avec les responsables de ces structures de mises à disposition.

« Nous avons eu des échanges qui nous ont permis de mieux appréhender la situation. En ce qui concerne les relations de travail ici, le mode de fonctionnement des différentes entreprises, surtout les prestataires de services et puis ceux qui mettent à disposition le personnel », a déclaré M. Abéké par ailleurs chef de la mission.

Pour le Ministre du travail et de la lutte contre le chômage Adrien Nguema Mba, « nous ne pouvons pas autoriser que vous précarisez volontairement des gabonais qui travaillent avec vous. Vous les mettez en contrats de mise à disposition dans des sociétés intermédiaires, ça nous ne l’acceptons plus ».

Les partenaires sociaux espèrent que cette  rencontre avec le gouvernement  permette de tirer des leçons du drame de Becuna au large du Gabon. Elle devrait permettre également la mise en place des garde-fous et des mesures répressives urgentes pour que plus jamais un tel drame ne se reproduise.

« Sans données statistiques objectives sur l’amélioration des conditions de travail, il est difficile d’affirmer que les travailleurs sont à l’abri des accidents de travail », estime Patrick Barbera, secrétaire national  de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).

Jean-Jacques Rovaria Djodji

3 thoughts on “Drame sur la plateforme de Perenco Gabon : le gouvernement à la manœuvre pour plus de sécurité  

  1. Bonjour,
    J’ai peur que les pratiques perdurent tant qu’il n’y aura pas de véritables sanctions allant jusqu’à l’emprisonnement, à la confiscation des comptes et à l’annulation des agréments.
    J’ai le sentiment que le CTRI ne fait qu’aboyer sans sévir. On l’a vu à Nkok, chez les Libanais, Chinois… On le voit encore avec les étrangers qui continuent d’arracher les terrains aux gabonais de souche. C’est très désolant.

    1. parfois c’est 2 poids, 2 mesures. En 2016, Addax avait eu un cas similaire (avec 2 morts), plusieurs responsables de l’entreprise étaient en arrêt…mais c’est pas le cas à Perenco……
      Vivement que la sécurité soit la priorité.

  2. Bonsoir,
    Il n’y a pas que dans le secteur pétrolier,il faut voir aussi le secteur forestier ses chinois comment ils traitent et maltraitent les employés, les mêmes contrat d’un mois merci de votre attention

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