Les juges financiers promettent de traquer les délinquants financiers 

La lutte contre la corruption, la fraude fiscale, le blanchiment ainsi que le traitement par la justice des affaires économiques et financières, est essentiel pour une démocratie. En se renforçant de plusieurs membres nommés par arrêté du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, la Chambre des comptes de Port-Gentil, a effectué sa cérémonie d’installation des magistrats auditeurs et greffiers. Face à la délinquance financière qui secoue le pays depuis des années, ils ont promis avec une sévérité inouïe, traquer tous les criminels financiers afin d’asseoir l’économie de la province et celle du pays en général.

« Le Ministère public dont j’ai la charge, s’engage à poursuivre de manière concomitante avec mon collègue du judiciaire, toutes les personnes qui se seraient rendues coupables d’infractions financières », prévient Justin Loundou,   Procureur près la Chambre des comptes de Port-Gentil.

C’est dans cette optique visant à mettre un terme à la fraude fiscale, aux détournements et bien d’autres, que deux greffiers et trois magistrats abreuvés des textes et lois économiques ont pris leurs fonctions. Ils doivent désormais maîtriser les procédures du greffe du siège et du parquet, et faire appliquer la loi d’une part, et d’apporter des réponses utiles et concrètes aux gestionnaires locaux en se prononçant sur la fiabilité des comptes, sur le respect des textes, dans le but de contribuer à l’amélioration de la gouvernance locale d’autre part. Il paraît évident également que si la confiance est indispensable pour renforcer la crédibilité du juge, celle-ci sera acquise que si les magistrats financiers eux-mêmes parviennent à être efficaces.

« Chaque magistrat engage la juridiction toute entière et chacun doit en être conscient, et l’assumer pleinement. La justice doit tenir effectivement sa place en assumant pleinement les missions qui lui sont assignées, dans le respect des grands principes qui fondent une justice crédible à savoir ; l’indépendance, l’éthique et l’efficacité », interpelle Isabelle Rolagoa Rashiwa,  Présidente de la Chambre provinciale des comptes de Port-Gentil.

Ils sont cependant invités à faire preuve de fermeté dans l’exercice de leur fonction, et de rassurer la population quant aux missions des juridictions financières en rendant la justice, la transparence et l’efficacité tant réclamée.

Pour Isabelle Rolagoa Rashiwa,  « le bilan de l’année judiciaire 2022-2023 ne doit pas nous faire dormir sur nos lauriers. Nous devons améliorer notre performance et faire en sorte que les raisons qui ont prévalu à la création des chambres provinciales des comptes, trouvent tout leur sens notamment rapprocher la justice du justiciable ».

On assiste donc aujourd’hui à une reconfiguration de l’organisation du parquet à la gabonaise, dans un but de recherche d’efficacité accrue dans le domaine économique et financier qui avait été, il faut le dire, quelque peu négligée depuis des années. La chute des effectifs tant au niveau des services d’enquête spécialisées que des magistrats, a, longuement occasionné ce manque d’efficacité. Le symposium de la justice vient au meilleur des moments, pour renforcer la transparence de la vie économique et fiscale. Il constitue une avancée significative si les moyens financiers et humains suivent, il va garantir une politique pénale efficace en la matière.

Vincent Ranozinault

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