La pénurie de manioc, sévère il y a quelques jours, s’estompe peu à peu mais les prix continuent de flamber, les acteurs du secteur évoquent des facteurs compliquer.
Presque tous les dépôts sont approvisionnés. La grande tension d’il y a deux semaines commence à se calmer mais pas les prix.
Selon des chauffeurs routiers et des commerçants rencontrés au PK8, plusieurs facteurs sont à l’origine de la pénurie de manioc.
Le premier facteur est le mauvais état de la route entre Ndéndé (Gabon) et Ngongo (Congo Brazzaville). Les 48 km qui séparent les deux villes sont devenues impraticables à cause d’énormes bourbiers en cette période de pluies.
Le second facteur serait une maladie qui a touché les champs de manioc en territoire congolais. La production serait très réduite à cause de cette épidémie.
Le 3ème facteur serait la saison de récolte d’arachides au Congo. Les paysans privilégieraient cette activité saisonnière au détriment des activités liées au manioc.
En fin les acteurs de la filière déplorent une multiplication des taxes au Gabon. La douane gabonaise aurait augmenté son imposition. Idem pour la mairie de Libreville et de Ntoum. La mairie de Libreville exigerait 25 000 FCFA par camion de manioc déchargé dans son périmètre contre 10 000 FCFA auparavant. Idem pour la mairie de Ntoum qui impose de percevoir 25 000 FCFA comme droit de passage contre 10 000 FCFA avant la pénurie.
Les commerçants s’estimant « abusés » répercutent les frais supplémentaires sur le coût du sac ou du sachet de manioc. Celui-ci est passé de 8 000 FCFA à 10 ou 11 000 FCFA.
A Libreville, les agents municipaux multiplient les contrôles pour empêcher l’augmentation des prix alors que leur propre administration a bien augmenté ses propres taxes.
Les femmes qui vivent du commerce du manioc appellent le ministère de la Lutte contre la vie chère au secours !
Le manioc consommé à Libreville est en majorité importé du Congo et du Cameroun. La production locale de cet aliment préféré des gabonais est encore marginale.
Le bâton de manioc vendu habituellement à 250 FCFA est rapidement passé à 300 puis à 350 FCFA.
Carl Nsitou