Justice : les magistrats maintiennent sans pitié leur grève

En grève depuis mi-décembre 2022, le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) a décidé de durcir son mouvement depuis le 1^er mars dernier en réduisant son service minimum afin de pénaliser davantage les usagers en espérant, selon le président du syndicat, un réveil de l’administration.

Les véhicules présentés par le ministère de la justice comme une solution aux revendications des magistrats n’ont servi que pour la « com », a indiqué Germain Nguéma Ella, président du SYNAMAG dans une conférence de presse.

Selon lui sur 120 véhicules achetés, 16 seulement ont été mis à la disposition des magistrats. Il a dénoncé est espèce d’escroquerie dans cette affaire.

Le président du SYNAMAG a aussi déploré l’attitude du gouvernement qui ne parvient pas à doter les magistrats des robes pour faire leur travail. Plus grave, il regrette que le gouvernement n’accélère pas l’adoption du nouveau statut des magistrats pour l’adapter aux évolutions du moment.

Germain Nguéma Ella s’est longuement étendu sur la rémunération des magistrats gabonais.  

« Au niveau de la rémunération, les magistrats gabonais sont les dernier en Afrique… dans certains pays, le salaire d’un jeune recru équivaut au salaire d’un magistrat en fin de carrière au Gabon. Et pourtant nous sommes dans un pays qui n’est pas pauvre avec moins d’habitants et beaucoup de richesses », s’est-il désolé.

Pour cela, le SYNAMAG a durci sa grève depuis le 1^er mars dernier. Dorénavant, il y a un seul déferrement par semaine devant les tribunaux au lieu de 2. Ce déferrement a lieu uniquement le lundi. Même les casiers judiciaires vont disparaître si la grève perdure, a-t-il averti si des solutions ne sont pas rapidement trouvées.

« Nous souhaitons que ceux qui ont la possibilité de faire cesser la grève le fasse et très rapidement pour arrêter les souffrances des populations », a-t-il urgé.

Betines Makosso