Ghyslain Malanda, président du SAMTAC © DR
Jean Remy Yama, président de la coalition syndicale Dynamique unitaire (DU, principal mouvement syndical des fonctionnaires au Gabon) a annoncé dimanche dans un communiqué qu’il exhorte le personnel du ministère des Transports de commander un cercueil en bois pour leur ministre de tutelle, Léon Armel Bouda Balonzi, qui a fait arrêter Ghyslain Malanda, Président du syndicat des personnels du Ministère en charge des transports et de l’aviation civile (SAMTAC) à cause d’un cercueil en papier et sa photo exposé dans la cours du ministère durant une grève du personnel.
« Au lieu d’un cercueil en papier, j’exhorte les personnels en grève dudit Ministère à commander auprès des pompes funèbres un véritable cercueil », a écrit M. Yama dans sa déclaration explicative sur les raisons de l’arrestation et la mise en garde à vue de M. Malanda dans les geôles de la Direction Générale des Recherches (DGR).
« La fabrication des cercueils en papier ne signifie pas la mort du Ministre. Cette vieille pratique a souvent été utilisée depuis plusieurs années au Gabon et partout dans le monde. Le cercueil en papier avec l’effigie d’une personne marquent plutôt l’enterrement des problèmes par la personne dont l’effigie est sur le cercueil, et en l’occurrence c’est le ministre en charge des transports », a expliqué Jean Remy Yama.
Le syndicaliste rappelle que c’est « la première fois qu’un syndicaliste est arrêté pour de telles caricatures ».
Ghislain Malanda a été arrêté vendredi à son lieu de travail pour avoir organisé un piquet de grève dans la cours du ministère. Jean Remy Yama soutient qu’au piquet de grève Ghislain Malanda a fait « un point de presse dans lequel il fustige le comportement de son Ministre de tutelle qui depuis plus de 4 mois, les mène en bateau dans la résolution des revendications du SAMTAC. Il a avec insistance demandé le départ de celui-ci et les grévistes présents, pour symboliser cette demande, ont fabriqué sous forme de caricature un cercueil en papier incrusté de l’effigie du Ministre ».
Le SAMTAC a « entamé la grève de la faim alors qu’il est malade », affirme M. Yama qui rend le ministre responsable de ce qui pourrait arriver au syndicaliste.
« Les organisations syndicales se réservent le droit d’ester en justice le Ministre et ses complices auprès des juridictions internationales pour enlèvement et séquestration d’un syndicaliste dans l’exercice de ses fonctions », prévient Dynamique unitaire.
Carl Nsitou