Les magistrats décident d’entrer en grève générale illimitée dès ce jeudi pour chasser le ministre de la justice

Le bureau du SYNAMAG durant sa déclaration dans la salle d’apparat du palais de justice ce 13 décembre 2017 @ Gabonactu.com

Libreville, 13 décembre (Gabonactu.com) – Les magistrats gabonais ont décidé mercredi en début de soirée d’entrer en grève générale illimitée dès ce jeudi jusqu’au départ du ministre de la justice,  Francis Nkea Ndzigue qui a récemment traité les magistrats de corrompus.
 
« Les magistrats massivement réunis en assemblée générale ce jour 13 décembre 2017, ont décidé à l’unanimité d’une grève générale illimitée à compter de ce jeudi 14 décembre 2017, et ce jusqu’au départ du ministre de la justice Francis Nkea Ndzigue », ont-ils annoncé à l’issue d’une assemblée générale du Syndicat national des magistrats gabonais (SYNAMAG).
 
« Le SYNAMAG est en colère, les magistrats indignés et la justice répugnée par le comportement désinvolte et puéril de leur ministre de tutelle », ont-ils écrit dans une déclaration lue devant la presse par le président de SYNAMAG, Germain Nguéma Ella.
 
Dans la même déclaration, les magistrats annoncent que le ministre de la justice « s’est disqualifié d’office à être l’interlocuteur des magistrats ».
 
Le torchant entre le ministre et les magistrats brûle depuis début décembre. Le SYNAMAG a dans un point de presse le 6 décembre dernier dénoncé « les immixtions, l’ingérence et autres interventions du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire ».
 
Selon le syndicat, le ministre de la justice aurait interpellé un juge d’instruction à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
 
Le juge d’instruction suivait le dossier de 15 personnes inculpées dans une même affaire. Le présumé acteur principal du dossier a été laissés en liberté par le juge d’instruction alors que les autres inculpés ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale.
 
Dans une conférence de presse, le ministre de la justice a accusé le juge d’instruction d’avoir perçu des pots de vin et des cadeaux de la part de l’inculpé laissé en liberté.
 
Le syndicat estime que les accusations du ministre contre le juge d’instruction visent à « porter atteinte à son honneur, à sa dignité et à sa réputation » ainsi qu’à toute la corporation.
 
D’où la décision d’entrer en grève jusqu’au départ du ministre contre qui le syndicat a également décidé de porter plainte « pour outrage, injures et diffamation ».
 
« Nous allons tout bloquer », a insisté un magistrat en colère.

Carl Nsitou & Xinhua

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