Jean Ping a ouvert le feu dans une déclaration à l’occasion du coup d’envoi de son dialogue @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – L’opposant gabonais Jean Ping et le gouvernement de son pays se sont livrés lundi à une véritable passe d’armes, une escalade verbale, à travers des déclarations incendiaires.
« Ici et devant vous, je confirme que nous sommes parvenus au terme de notre démarche de la légalité républicaine », a-t-il dit en lisant un discours soigneusement écrit à l’occasion d’un dialogue national convoqué par lui pour mieux organiser sa résistance contre le pouvoir qu’il accuse d’avoir sa victoire remportée dans les urnes à l’issue du scrutin présidentielle du 27 août dernier.
« Désormais, désormais, tout peut être envisagé », a menacé Jean Ping qui a affiché devant ses partisans une très grande détermination à défier le pouvoir.
Jean Ping a dit qu’il ne regrette pas d’avoir privilégié la légalité républicaine. Il avait notamment fait deux recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester la victoire d’Ali Bongo Ondimba, président sortant. Ses recours ont été rejetés par la Cour constitutionnelle chargée de vider le contentieux électoral au Gabon.
Maintenant que le rapport des observateurs de l’Union européenne a confirmé, selon lui, sa victoire lors de cette élection présidentielle, Jean Ping a appelé la communauté internationale et les amis du Gabon à prendre toutes leurs responsabilités. A ses partisans, il a lancé : « grâce à vous et à votre soutien, nous devons prendre notre destin en main ».
« La résistance est en marche. Ne lâchons rien et allons jusqu’au bout », a-t-il assuré.
Réagissant à ces propos, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha a dénoncé une « énième défiance de l’autorité de l’Etat et de la légalité ».
« Quiconque sortira de la légalité, devra en répondre devant les instances judiciaires », a averti le ministre de l’Intérieur dans une déclaration lue en direct sur le plateau de Gabon Télévision (service public) en présence du ministre de la Défense nationale, Etienne Massard Makaga.
« Le Gabon est un Etat de droit qui ne saurait laisser personne quelque soit son statut, s’aventurer à mettre à mal les institutions de la République », a poursuivi M. Matha d’un ton très ferme.
Le ministre a rappelé que le processus électoral est terminé. Toutes les voies de recours ont été utilisées et épuisées.
« Le gouvernement de la République, garant de la sécurité des biens et des personnes ne saurait tolérer sous aucun prétexte des troubles à l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national », a averti le ministre.
Matha qui a appelé les uns et les autres à plus de responsabilité et de patriotisme a rappelé qu’en toute circonstance « force restera à la loi ».
L’on ne sait pas si le gouvernement tentera d’empêcher la poursuite du dialogue de Jean Ping. En tout cas, Ping et sa pléade de soutiens ont prévu un meeting populaire vendredi à Nzeng Ayong pour rendre public les conclusions de leur dialogue.
Antoine Relaxe