Une enseignante fidèle au poste malgré les difficultés © archives Gabonactu.com
Un groupe d’environ 800 enseignants du secondaire recrutés en 2012 a décidé de porter plainte contre l’Etat pour traitement salarial et administratif médiocre près de 10 ans après leur enrôlement dans le système éducatif gabonais, a appris Gabonactu.com
« Nous allons déposer notre plainte en septembre après les vacances judiciaires », a confié à la rédaction de Gabonactu.com Thierry Mambana, un des porte-paroles de ces enseignants dont le statut administratif est demeuré végétatif : enseignants stagiaires.
La plainte sera déposée au Conseil d’Etat et devant le Tribunal administratif, selon M. Mambana.
« On souffre vraiment. Ce n’est pas normal », a vociféré le porte-parole en poste au Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB) en qualité de professeur des Sciences de la documentation et des technologies éducatives.
Près de 10 ans après leur embauche, ces enseignants perçoivent un présalaire dont la valeur n’a jamais varié. 300 000 pour ceux de la catégorie A1 contre 225 000 FCFA pour ceux de la catégorie A2. « On n’a pas droit aux primes, aux avancements, à la titularisation et au reclassement », a-t-il suffoqué.
« Les élèves que nous avons enseigné en terminal sont aujourd’hui devenus nos collègues et tous nous percevons la même rémunération », s’est-il indigné.
En 2012, le gouvernement avait décidé de procéder à un recrutement massif pour combler le déficit criard dans les lycées et collèges du pays. Le ministre de l’Education nationale de l’époque était Séraphin Moundounga.
C’est dans cette logique que les 800 enseignants avaient été recrutés. Malheureusement, leur carrière administrative n’a jamais évolué 10 ans plus tard, regrettent-ils en promettant de ne plus accepter de souffrir en silence dès la prochaine rentrée scolaire.
« Les situations administratives ont été bloquées en 2017 suite à l’accord avec le FMI mais la notre est verrouillée depuis 10 ans. Il n’y a pas de rapport« , a-t-il averti.
En juin 2017, le Gabon avait conclu un programme de relance économique de 3 ans avec le FMI. Le gèle des situations administratives des fonctionnaires était l’une des conditionnalités qui révoltait et dégoutait les syndicalistes. Ce programme a pris fin en juin 2019.
Camille Boussoughou