Port-Gentil : le tribunal inflige 15 ans de prison à Stephen Enda Zokou pour coups mortels

Stephen Enda Zokou, gabonais âgé de 35 ans, a été reconnu coupable et condamné à une peine d’emprisonnement de quinze ans par la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil. Il était poursuivi pour avoir infligé des coups mortels à un commerçant sénégalais retrouvé mort dans sa boutique en 2022.

Le samedi 8 octobre 2022, à 14 heures, au niveau du quartier Massuku dans le premier arrondissement de Port-Gentil, l’antenne provinciale de la Police judiciaire est informée de la découverte d’un corps sans vie dans un commerce. Sur les lieux, les agents effectivement constatent la présence du corps inanimé d’un ressortissant sénégalais nommé Bâ Abdoulaye, âgé de 56 ans. Un couteau de type Honoré 45 se retrouve à proximité de la dépouille. Plusieurs traces de sang ainsi que des indices témoignant d’une lutte sont relevés sur la scène du crime.

Immédiatement, le corps est transporté dans les locaux d’une maison funéraire pour conservation . Le lendemain du drame, un individu nommé Gwen Ndinga Magotsi s’est présenté dans les locaux de la Police judiciaire de Port-Gentil afin de dénoncer son ami qu’il hébergeait, connu sous le nom de Stephen Enda Zokou alias Kurtis, affirmant que ce dernier était l’auteur des faits criminels et précisant que celui-ci lui avait avoué sa responsabilité après leur commission. Les investigations menées par les enquêteurs ont permis l’arrestation du suspect vers 23 heures avec l’aide de son père.

Lors de l’interrogatoire préliminaire, le mis en cause a initialement nié toute implication avant d’avouer finalement les faits, déclarant qu’au moment des événements il était entré dans la boutique pour acheter des cigarettes et une galette. Cependant, une fois à l’intérieur des lieux et ne constatant aucune présence, il s’est dirigé derrière le comptoir dans l’intention de s’emparer du contenu de la caisse. Néanmoins, le propriétaire se trouvait dans sa chambre à ce moment-là et a surpris Steephen Enda Zokou en flagrant délit de tentative de vol d’argent liquide. 

« Il m’a saisi par-derrière avec l’intention de me neutraliser. Étant armé d’un couteau, j’ai commencé à le poignarder. Il tentait toujours de se défendre ; il m’a attrapé, nous nous sommes quelque peu bousculés dans la boutique, et j’ai poursuivi les coups de couteau. J’ai porté un premier coup, puis deux, trois, quatre, cinq jusqu’au sixième coup à la gorge », avait relaté le mis en cause lors de son audition au tribunal.

L’examen médico-légal du corps de la victime a révélé la présence de deux blessures pénétrantes au niveau du flanc gauche, ainsi que trois autres plaies localisées au cou, à l’épaule et à la tempe gauche. Durant son audition, Steephen Endazokou a déclaré : « lorsque les voisins sont venus encercler la boutique, il était déjà décédé. J’avais fermé la porte depuis l’intérieur. Après le départ des voisins, une fillette est arrivée pour remettre au commerçant le plat de Tchep qu’il avait commandé. Constatant que la voix qui lui répondait n’était pas celle du père sénégalais, elle est retournée alerter les riverains. Lorsque ces derniers sont revenus, je me suis échappé par l’arrière de la douche attenante à la boutique, en passant par une ouverture située au niveau du toit ».

Le jour des faits, l’accusé et ses compagnons avaient initialement consommé du chanvre indien avant de regagner chacun leur domicile. Par la suite, éprouvant le désir de fumer une cigarette, il s’était rendu chez son partenaire économique en possession d’une somme modique de 200 FCFA. Constatant l’absence du responsable des lieux, une impulsion délictueuse lui est alors venue. Ces déclarations, qu’il a maintenues avec constance devant la cour, tant lors de l’instruction que lors de l’interrogatoire au fond, indiquent que l’arme du crime avait été prise dans la boutique. Il a également précisé avoir utilisé cette arme blanche afin de se libérer d’une étreinte exercée par la victime.

Cependant, ni les pièces du dossier ni les débats n’apportent de preuves suffisantes établissant que l’accusé ait volontairement donné la mort à Bâ Abdoulaye. Il ressort également que si l’accusé a effectivement porté des coups volontaires à la victime, ce sans intention homicide, ces coups ont néanmoins entraîné le décès.

En conséquence, malgré les charges initiales retenues contre lui pour meurtre, celles-ci ont été requalifiées en coups mortels conformément à l’article 232 du Code pénal. Au terme de l’audience, Stephen Enda Zokou a été reconnu coupable et condamné à une peine de quinze ans de réclusion criminelle.

         Jean-Jacques Rovaria Djodji

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