’Système D’’ : Pour les jeunes de Mouila Mangondo, la rentrée se prépare sur les bords de la Ngounié

Touristes et voyageurs de passage par Mouila (capitale provinciale de la Ngounié, Sud, 439 kilomètres de Libreville) sont frappés par des tas de sable le long du fleuve Ngounié. C’est le produit du labeur de jeunes élèves et étudiants du cru qui trouvent ici une occupation saine pour les vacances et une importante source de revenus.

Les extracteurs de sable sur leurs pirogues et pelles en mains © Gabonactu.com

Pour ces nombreux jeunes courageux qui s’adonnent à cette activité, la journée commence dès l’aube, vers 6 heures du matin, alors que l’eau est bien glacée en cette période de grande fraîcheur ; et le travail ne s’arrête qu’en fin d’après-midi, ont-ils confié visiblement enthousiastes.

Christian N., la vingtaine révolue, renseigne que lui et ses autres camarades les plongeurs-extracteurs de sable, ne se servent que de pirogues, pelles et seaux pour extraire le sable des profondeurs de la Ngounié. « Cette activité est davantage favorisée par la saison sèche parce que les eaux sont moins profondes et le courant moins faible », confie Junior M., la trentaine qui s’adonne à une partie de cartes, pour souffler un court instant. Le coût du camion, selon les quantités, est de 25.000, 35. 000 et 40. 000 Francs CFA.

Ces foyers d’extraction de sable fleurissent en cette période de vacances tout le long du fleuve, à des endroits bien identifiés depuis des années, parce que fournissant une qualité de sable bien apprécié sur des différents chantiers de construction. On y extrait notamment du sable gros grain au large ; du sable moyen grain près de la rive et le plus petit grain (le sable fin) aux abords du fleuve.

‘’Extracteur de sable’’ le métier nourri des familles entières parce que « même si tous nos problèmes ne sont couverts par ce que nous gagnons, mais je peux vous assurer que nous n’envions pas les fonctionnaires avec ce que nous rapporte cette activité. Ce n’est pas rien parce que nous faisons vivre nos familles et scolarisons nos enfants avec ça », a affirmé Jonas B. qui vient de marquer une pause déjeuner tout à côté après une matinée de dur labeur.

C’est que d’autres petits commerces ont essaimé à côté des différents chantiers pour fournir des services de proximité aux ouvriers, comme la nourriture, des boissons et cigarettes ; sources de revenus non négligeables pour de jeunes dames et demoiselles, élèves et étudiantes en majorité qui s’en frottent les mains, à l’instar de Corinne I., 22 ans, vendeuse d’eau et de nourriture, qui a indiqué faire une recette de 20. 000 à 25. 000 par jour.  

Point de ravitaillement d’un des chantiers au bord de la Ngounié © Gabonactu.com

On rencontre en effet de nombreux jeunes scolaires et étudiants sur les différents chantiers d’extraction de sable à Mouila, comme Melchior, à peine 18 ans qui souligne que « chaque année je viens passer les vacances auprès de mes grands-parents ici. Depuis l’année dernière, je viens avec les autres pour sortir le sable et je ne repars pas à Libreville avec moins de 300. 000 Francs CFA à la fin des vacances. Ça me permet d’acheter mes chaussures, mon linge et de soulager ma mère pour l’achat de quelques fournitures scolaires », se réjouit-il.  

Jacques D., agent municipal, croit même savoir que « c’est le sable extrait par ces jeunes gens qui a largement contribué à la construction de la ville de Mouila et des environs, au fil des années et des décennies. Ces jeunes, des générations passées et actuelles, méritent d’être félicités et accompagnés par un certain encadrement et autres mécanismes incitatifs dans l’exercice de cette activité dont la ville et la province tirent grandement profit », a-t-il suggéré.

Elliott Ana Merveille

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