Que peut-on dire de la santé actuelle du CNOU au terme du 4ème conseil d’administration tenu le 10 juin dernier sous le management du colonel Barry Aliou Mbia Kombe à la tête de cette entité ?
Tout acte de changement à la tête d’une institution, dit-on en management, est motivé par la recherche d’atteinte des meilleurs résultats. Peut-on en dire autant dans le cas du Centre national des œuvres universitaires qui a connu un changement à sa tête depuis février dernier ?
Après la zone de turbulences qui a sérieusement secoué la maison CNOU en fin mars et avril, l’on serait en droit de se poser certaines questions sur l’état de forme de cette institution au terme du 4ème conseil d’administration du 10 Juin dernier.
Qu’est-ce qui a changé ? Y a-t-il eu des avancées dans un sens ou un autre par rapport aux griefs formulés en avril dernier ? Le ciel reste-t-il toujours sombre ? Quelle est la situation actuelle de différents chantiers lancés en amont et en cours au moment où le changement est tombé à la tête du CNOU ?
Quelques signaux positifs timides
Côté bonnes nouvelles, il y a sans doute lieu de noter en premier celle qui concerne la tenue du Conseil d’administration en présence de son PCA, Nzengue Mayila him-self. Un bémol mérite cependant d’être signalé.
Aucune recommandation majeure n’a été enregistrée lors de ce 4ème conseil d’administration alors que dans son état des lieux actuel, le CNOU a grand besoin de profiter de l’opération de restauration des institutions en cours. Ce qui laisse un parfum de l’impréparation de ce conseil d’administration à en croire une certaine opinion.
Dans le même registre, d’autres signaux positifs ont été notés notamment sur le dossier des fournisseurs. Ils ont fini par voir un début de paiement effectif en format « avance sur factures » depuis deux semaines. L’alibi de surfacturation avancé pour justifier la longue attente ayant été balayé après de nombreuses vérifications.
La sélection des fournisseurs a été faite par appel à candidature. Les contrats sont en cours de rédaction. Les travaux seront faits en octobre si tout va bien.
Autre élément de satisfaction, c’est l’avancée dans les cités universitaires. Il est signalé une ouverture partielle du campus de l’USTM avec deux cents (200 lits) sur les 800 du campus. Selon les dernières nouvelles, l’on en serait à la procédure d’ouverture de deux homes sur les 6 que compte l’UOB.
Cependant sur d’autres fronts, les jérémiades restent entières tant les lignes n’ont pas bougé.
Tenez ! L’année académique tire presque à sa fin dans une ambiance en clair-obscur. Sur quinze (15) restaurants fonctionnels en janvier, à peine six (06) sont restés fonctionnels à ce jour sans celui de l’UOB. Même là, la qualité de repas a pris un sacré coup suite aux bouderies des fournisseurs.
Sur la question des fours et des équipements, tout reste à faire. Le projet du CROUS de Lille censé doter gratuitement le restaurant de l’Université des Sciences de la Santé des batteries de cuisine de dernière génération est resté au point mort.
La livraison et le montage de ces équipements étaient pourtant actés et devrait se matérialiser en fin mars 2024, apprend-on auprès des agents.
Le projet d’insertion des saveurs gabonaises dans la restauration estudiantine a été abandonné dans les placards.
Des choix contestables
Ce n’est pas tout. Dans le registre des décisions décriées prises par la nouvelle direction générale, on note pêle-mêle l’arrêt de plusieurs chantiers dont la construction du stade de l’UOB et la réhabilitation de la maison culturelle ou INTERRO.
On fait aussi état de l’arrêt des activités sportives et culturelles comme les olympiades, l’annulation du challenge tik-tok inter universitaire avec récompense tous les mois. Le projet d’insertion des saveurs gabonaises dans la restauration estudiantine a également été jeté aux orties.
Les aides financières aux étudiants et le financement en faveur des activités des associations estudiantines ont été zappées alors que nous sommes dans l’année de 20 milliards de fcfa.
Le projet Campus numérique qui devait faciliter l’accès à internet à moindre coût aux 20000 étudiants de l’UOB a aussi du plomb dans l’aile. La salle qui devait abriter l’économat des œuvres universitaires a quant à elle été transformée en salle des arts martiaux.
Des questions persistent
Pendant ce temps, le DG s’illustre dans les promesses et des initiatives aux antipodes de la principale mission essentiellement dédiée au social des étudiants.
Autre point sombre, le dossier des box au campus de l’UOB qui reste source de murmures pour avoir été mis en location dans la plus grande opacité au mépris de la Mutuelle des étudiants.
Autre grief, le CNOU n’a réussi à faire décaisser qu’un dixième du montant total sur un budget de 20 milliards de budget à dépenser cette année. Sachant qu’arrivent les vacances à grand galop dès Juillet avec reprise en fin septembre, à quel moment donc serait-il possible de dépenser le budget prévu cette année.
Une situation qui exposerait au risque de voir la loi de finance rectificative (LFR) imposer le couperet d’une baisse de budget à l’avenir selon les analystes. Autant de choix qui paraissent pour le moins peu pertinents et qui suscitent moult interrogations.
Antoine Relaxe