La précarité menstruelle est tout à la fois un enjeu de santé publique de premier plan, mais aussi un enjeu d’égalité et de dignité. À cet effet, des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables ont été remises aux 15 détenues de la prison centrale de Port-Gentil par l’association Women of Africa. L’objectif est de lutter contre la précarité menstruelle.
« L’association a été informée que les femmes à l’intérieur du pays en avaient vraiment besoin, c’est donc Port-Gentil qui bénéficie de ce don de serviettes hygiéniques lavables. C’était également pour nous l’occasion de prendre la mesure des besoins, mais surtout celui lié à l’insertion », Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, représentante au Gabon de l’association Women of Africa.
La précarité menstruelle, ou l’insuffisance matérielle ou financière pour répondre aux besoins imposés par les menstruations, touche la quasi-totalité des prisons du Gabon. Cette forme de précarité exclusivement liée au simple fait d’être une femme, reste un fléau à combattre le jour le jour pour L’ONG Women of Africa. Au total c’est 300 protections intimes lavables qui ont été remises à la maison d’arrêt de Port-Gentil, soit 60 kits contenant cinq serviettes hygiéniques lavables chacun.
« C’est l’association Taloa Secret qui a fait le don en France à Women of Africa, et nous, nous avons offert à la prison de Port-Gentil ; il y’a eu une expression de besoins maintenant on verra dans quelle mesure les accompagner », a-t-elle indiqué.
Ce geste vise à alerter sur la précarité menstruelle des femmes incarcérées et dénoncer l’absence de mesures concrètes sur le sujet. Pour le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, « ce geste va vraiment aider, et chacune d’elle pourra recevoir deux packs pour dix serviettes. Si elles les utilisent bien, elles pourront les garder pendant 4 ans ».
Jean Jacques Rovaria Djodji
