62 orpailleurs illégaux interpellés avec 400 grammes d’or vers Mitzic

Quelques 62 pilleurs d’or de nationalité étrangère ont été interpellés récemment avec 400 grammes d’or par des agents de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) lors d’une opération coup de poing, rapporte mercredi le quotidien gouvernemental L’union.

Les indélicats opéraient tranquillement dans la périphérie des parcs nationaux de Minkebe et de l’Ivindo précisément dans un site dénommé Ngama. Pour extraire la pierre précieuse, les orpailleurs creusaient un peu partout dans la forêt laissant derrière un véritable désastre écologique. Plus grave, ils versaient du mercure pour nettoyer les pierres précieuses. Résultat : quasiment tous les cours d’eau des environs sont pollués au mercure.

Les 62 orpailleurs interpellés sont de nationalité malienne, ivoirienne, burkinabé, tchadienne, camerounaise et béninoise. Ils opéraient avec la complicité des riverains qui percevaient des subsides de cette exploitation illégale et nocive pour l’environnement.

L’opération coup de poing a été commandée par le ministère des Eaux et forêts et le Parquet spécial prés du tribunal de 1ère instance de Libreville.

Selon les aveux des personnes interpellées, elles bénéficient des complicités des cadres de l’administration gabonaise qui facilitent leur entrée dans le territoire et leurs activités.

L’union affirme que le site Ngama exploité par ces clandestins totalise environ 300 exploitants illégaux. Les autres ont pris la poudre d’escampette pendant la rafle de l’ANPN.

L’ANPN dénombre au moins 200 sites d’orpaillage clandestin au Gabon. Quelques 5 000 orpailleurs d’origine étrangères vivraient de cette activité en toute illégalité.

En 2011, l’armée gabonaise avait démantelé le site d’orpaillage de Minkebé qui abritait 6 000 personnes dont 5 000 étrangers. Ces clandestins sortaient de terre environ 5 KG d’or par jour alors que la production nationale et officielle a été de 55 KG en 2020.

Les autres sites emblématiques pris d’assaut par les pilleurs d’or sont Youkou dans la province de l’Ogooué Ivindo où une société chinoise installée au Congo Brazzaville a illégalement exploité une mine qui produisait 10 à 15 KG d’or par jour, selon l’ANPN. L’exploitation aurait duré 300 jours.

Il y a aussi le site Ramsar de Biroungou où opéraient des ressortissants du Congo Brazzaville, de la RD Congo, des rwandais et des tchadiens.

Les orpailleurs se livrent également au braconnage des espèces protégés comme les éléphants tués pour leur ivoire.

Le Gabon hanté par le spectre de l’après pétrole a décidé de créer une réserve stratégique d’or question d’avoir des valeurs refuges en temps de crise. La traçabilité de l’or produit au Gabon est cependant très floue.

La Société équatoriale des mines (SEM) créée pour mettre de l’ordre dans le secteur est non opérationnelle. Sa présence sur le terrain est anecdotique.

Carl Nsitou   

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