L’oraison funèbre émouvante de Serge Maurice Mabiala à Michel Mpega

Michel Mpeka de son vivant © D.R

Le Député du 1er siège de la commune de Mouila, Serge Maurice Mabiala, a écrit une oraison funèbre émouvante dans laquelle il invite les gabonais à saluer la mémoire de Michel Mpega, un ‘’grand homme d’équilibre’’, dit-il, disparu le 13 Novembre 2020 à Montpellier en France des suites d’une maladie. 

L’éloge funèbre a pour titre : « MICHEL…leçons de vie… ». Dans cette oraison, il écrit à l’ancre de ses larmes, son chagrin et son regret tout en se souvenant des beaux moments vécus avec le défunt et regretté Michel Mpega. Voici l’intégralité de l’oraison.
« Ce matin-là dès le point du jour, nous nous sommes tous réveillés devant une mauvaise nouvelle, un enfant du pays venait de disparaître…
C’est avec une profonde tristesse et un infini respect que je m’incline devant la mémoire d’un homme qui fut pour moi tour à tour et sans détour : un patron, un père, un frère ainé, mon confident, mon Ami…
Je révère la mémoire d’un homme d’exception, par son incomparable humilité, sa simplicité, sa fraternité, sa maîtrise de lui-même, son aura…un homme de la ville, moderne, tout aussi armé d’une profonde sagesse rurale. Un Homme à la fois polaire et tout aussi chaleureux dans le confort de la proximité. Un Homme des deux mondes, toujours entre modernité et tradition. Respectueux des us et coutumes qui irriguent notre identité, respectueux des puissants sans servilité, respectueux des humbles sans nulle arrogance, ni vanité…perclus d’empathie et d’un caractère bien trempé.
Un Homme, respecté de tous…parce qu’absolument exemplaire, d’une discrétion monastique, d’une humilité sans rivale, d’une fraternité vigilante et d’un courage insoupçonné.
J’abdique mon imperfection bien humaine, devant la mémoire d’un Haut fonctionnaire, d’un commis de l’État, imprégné du caractère vertueux du droit en ce qu’il comporte la promesse de la république. Oui, cet Homme fut un républicain et un grand patriote au service de notre État, de notre pays, de tous sans nuances, sans sectarisme étroit.
Grand administrateur bénédictin, impassible sans cesse escorté de deux principes au service de l’intérêt général, deux maîtres mots : Légalité et Égalité. Légalité de l’intervention publique, égalité de tous devant le service public de tous…
Sa contribution à la modernisation et au progrès de l’administration des finances de notre pays est peut-être aperçue, peut être méconnue, mais assurément d’une profondeur certaine. Point n’est besoin d’en faire l’inventaire tant cet exercice exigerait une propédeutique.
Vent debout devant les organisations financières internationales, il ne perdait pas un seul instant, l’intérêt supérieur de son pays. Il ne transigeait que pour préserver l’intérêt général, l’intérêt du Gabon et des gabonais, ses compatriotes, ses frères et sœurs au service des quels il ne mesurait pas sa disponibilité.
A son école, et dans son ombre tutélaire, nous avons tout appris de l’exercice de la responsabilité au service des autres. L’exercice de la responsabilité contextualisée, ce que l’école des volcans, celle d’ailleurs, ne nous a jamais appris…A son école d’ici, notre admiration, notre respect n’ont jamais tari…praticien de l’autorité, la sienne était d’abord naturelle. Sa compétence faisait autorité et était structurante.
Il ne fut jamais Ministre. Il détestait les basses vibrations de la politique et ses obscures figures composées. Mais j’invite chacun de nous à saluer avec respect la mémoire d’un Homme d’État mais également celle d’un Homme de l’État.
Avec la disparition de Monsieur Michel MPEGA, que les gabonais sachent qu’ils perdent un enfant du pays, un commis de l’État au service de tous…un Homme d’exception.
Avec la disparition de Monsieur Michel MPEGA, j’invite  tous les membres de son corps de métier dont il était si fier, à saluer avec respect et reconnaissance, ce qu’il fit pour le rayonnement de notre corps au service de l’État et qu’il s’interdit de clamer publiquement tant l’homme ne prenait jamais la lumière…jamais…
Michel, c’était notre Grand Patron, notre Chef… Un homme absolument généreux. Une main de velours fraternellement posée sur l’épaule de la peine ou de l’affliction, il réconfortait, rassurait et de sa voix sereine qui exhalait la paix, il communiquait l’espoir… Homme de parole, il ne reprenait jamais la sienne. Il la respectait sans varier…d’une inoxydable courtoisie dans tous les instants, il passait entre les gouttes d’une adversité bureaucratique pluvieuse…maître de ses horloges, il apprivoisait le temps et en faisait un allié sûr. A la fois proche et distant, lui seul savait placer le curseur au bon endroit…naturellement…
C’était Michel, c’était notre Grand…un vrai Grand… que nous aimions tant et que nous respections tous, une autorité naturelle dépourvue de tout autoritarisme borné. Un Homme équilibré, un Homme d’équilibre… Et s’il fit des choix dans sa vie, ils furent humains. Chacun en est pour sa conviction, le respect de ses choix est notre dette à tous devant sa liberté.
Entourons sa famille de toute notre profonde affection et disons lui que nous sommes tous avec elle dans cette douloureuse épreuve partagée.
Un Homme de bien, un Homme de paix, un Homme de foi. Un Frère, un Père, un Juste, a lâché prise face à la bête immonde…a-t-on manqué de vigilance quand le destin frappa à sa porte ? La gorge nouée, le sanglot pudique, chacun de nous peine à trouver une réponse, chacun de nous se souvient puis s’emmure dans le silence de nos moments partagés… On en voudrait au destin de nous l’avoir arraché, trop tôt, trot vite… toutes ces années encore à vivre…à vivre au milieu de nous.
Faisons nous sentinelles de la mémoire d’un Homme que nous avons connu, apprécié et tant aimé. Faisons le tous ensemble pour Michel, dans la fraternité et la concorde, rendons lui les hommages de l’incomparable affection et générosité qu’il a sans répit témoigné à tous et dans le souvenir de la part d’amour et de fraternité que chacun a reçu.
Que la terre de son pays tant aimé le recouvre désormais tel un linceul de coton près  de ses ancêtres. Qu’elle lui soit à jamais légère…
C’était MICHEL…j’ai perdu  mon Maître, j’ai perdu mon Ami…Aaah Seigneur mon Dieu !
Vanitas vanitatum e omnia vanitas dixit Ecclésiaste… »

Eudes Rinaldy Leboukou

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