Le CHU Jeanne Ebori créé un service social pour ses patients insolvables

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Jeanne Ebori de Libreville a annoncé lundi l’ouverture d’un service social qui se chargera d’étudier les dossiers des patients insolvables dont beaucoup se lamentent sur les réseaux sociaux se plaignant d’être « séquestrés » pour non-paiement des factures.

Le tout nouveau service a été inauguré par le Ministre des Affaires sociales, Prisca Nlend Koho.

« Ce service social travaillera en partenariat avec le bureau de la CNAMGS afin de créer un mécanisme de prise en charge beaucoup plus approfondi des gabonais économiquement faibles », a expliqué la ministre.

Prisca Nlend Koho a ajouté qu’en cas de maladie et lorsque le patient n’est pas immatriculé à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), son enregistrement auprès de cet assureur obligatoire dans le pays sera assuré par ce service, en fonction de la pathologie.

La création de ce service est une réponse à des nombreux faits divers qui ont fait le tour des réseaux sociaux. L’un deux qui a le plus ému la population concernait la prise « en otage » de la dépouille d’un nouveau-né décédé après avoir séjourné dans une couveuse. La facture s’élevait à plus d’un million de FCFA. D’autres concernaient des bébés nés par césarienne et dont la facture avoisinait 1 million de FCFA.

La circulation de ces informations a écorné l’image de marque de cet hôpital reconstruit entre 2010 et 2020 pour administrer des soins de qualité à la mère et à l’enfant.

Pisca Nkoho Nlend visitant le service social du CHU Jean Ebori © Gabonactu.com

« Aujourd’hui nous venons d’implémenter un service social qui va travailler en accord avec le ministère de sorte que ces personnes qui ont des difficultés, auront un référent social qui va prendre le relai pour leur prise en charge financière », s’est réjoui le Professeur Jean-François Meye, Directeur général par intérim de l’hôpital.

« On a signé des conventions sociales avec le ministre de la santé, quand on dit gratuité, c’est gratuit pour la femme enceinte, celle qui va accoucher au niveau de l’hôpital mais pris en charge à 100% par la CNAMGS à hauteur des taux conventionnés », a rappelé la Directrice des prestations sanitaires et sociales de la CNAMGS, Lucie Akombie Ozimo.

Selon une décision du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, l’accouchement est gratuit dans les hôpitaux du secteur public au Gabon. Jeanne Ebori étant un service public dont le mode de gestion a calqué au secteur privé, la décision présidentielle était appliquée sous conditions.

« Un mécanisme a été mis en place pour le régler ce cas », a assuré Akombie Ozimo.

La dette des patients incapables de régler leur facture au CHU Jeanne Ebori s’élève à plus de 2 milliards de FCFA, selon le Pr Meye. L’Etat gabonais a résilié le contrat de la société espagnole qui assurait la gestion de l’hôpital dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Irina Abang  

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