Gabon : la police sème la terreur au quartier Razel à Owendo

Les stigmates de la casse du quartier Razel à Owendo sont encore perceptibles ©  DR

Libreville, 2 février (Gabonactu.com) – Des dizaines des policiers lourdement armés, déployés par trois camions, identifiés comme des éléments du commissariat de Nkembo à Libreville, sous l’instigation d’une dame nommée « Mme Tchiko », prétendue propriétaire du quartier Razel à Owendo (commune voisine de Libreville), ont cassé mercredi dernier des habitations, écoles, églises et pillé des magasins, sans se priver le plaisir de tirer à balles réelles sur les populations apeurées, rapportent à Gabonactu.com, des témoins qui ont vécu ce déploiement inouï de la force publique dans une zone d’habitation.
 
« Ils sont arrivés abord de trois gros camions. Ils étaient armés avec des gilets pare-balles. Ils avaient des engins. Ils ont commencé à casser sans préavis, sans sommation, rien du tout. Quand les gens sont sortis des maisons, il y a un petit affrontement. Ils ont même tiré sur la population. J’ai mon frère qui a reçu une balle au niveau du ventre, il a été admis au bloc du CHU d’Owendo », a confié à Gabonactu.com, un natif du quartier Razel, visiblement traumatisé par la fougue des policiers qui n’avaient aucune considération humaine dans leur action macabre.

Les dégâts sont considérables © DR

D’après les témoignages sur le terrain, les policiers déchaînés ont brutalisé les habitations. Ceux qui voulaient faire de la résistance ont été interpellés, jetés dans les camions même si certains ont été relâchés plus tard.
Selon une dame, « ils ont cassé des maisons et volés des téléphones. Quand ils cassent un bar, ils ramassent les casiers de boissons, ils mettent dans les camions, c’était le désordre, le boucan. Nous avons des preuves ».
« Comment une femme béninoise peut posséder tout un quartier ? Et pendant que les gens ont construit elle était où ? », se questionnent plusieurs habitants du quartier Razel encore sous le choc.
Des locaux des certaines églises charismatiques de réveil ont été cassés. L’école privée « la Réussite » et bien d’autres n’ont pas été épargnées.
La bourrasque s’est arrêtée suite à l’intervention personnelle du ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha saisi par une victime.
 
Selon toutes les vérifications, la dame Tchiko a fait appliqué une décision de justice lui attribuant la propriété du quartier. Cependant, ni le procureur de la République, ni le commandant en chef des forces de police nationale, encore moins le commissaire d’Owendo n’étaient au courant de cette opération qui a fabriqué de nombreux sans abris.
 
Dame Tchiko ne s’est pas présentée dans le quartier pour revendiquer son présumé bien qu’auraient squatté des dizaines de familles. Les victimes ont porté plainte pour destruction volontaire de leurs biens, menaces de mort et trouble à l’ordre public.

Antoine Relaxe

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