« Cette “caméléonisation“ de certains acteurs politiques est aussi désespérante que dangereuse » (l’opposant Jean François Ntoutoume Emane)

L’ancien Premier Ministre Jean François Ntoutoume Emane © D.R

L’opposant Jean François Ntoutoume Emane a dans une tribune libre aux allures d’un réquisitoire contre le régime d’Ali Bongo Ondimba, déploré le retournement de vestes de certains opposants, motivés, selon lui, par le nombrilisme en continuant d’être asservis par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 53 ans).

« Cette “caméléonisation“ de certains acteurs politiques est aussi désespérante que dangereuse », s’est indigné métaphoriquement M. Ntoutoume Emane.

Pour l’ancien Premier Ministre d’Omar Bongo, cette catégorie d’hommes politiques constitue une cohorte de « comédiens peu doués et, au pire, des traitres au Peuple, des traitres à la Nation ».

« La politique porte, certes, en elle une part de comédie, de mise en scène. Avec le développement de la radio, le progrès de la télévision, des moyens de diffusion des images et d’Internet, elle est devenue au fil du temps un véritable spectacle. Pour certains, elle n’est malheureusement que cela. Pour le reste, c’est la lutte permanente pour l’attribution ou l’acquisition des postes, les discours souvent creux, les coups bas, les phrases assassines, la politique du ventre qui conduit, in fine, à l’asservissement au régime établi après de frénétiques et répétitifs retournements de vestes », a-t-il insisté.

Une diatribe assurément lancée en direction de René Ndemezo’Obiang et Fréderic Massavala Maboumba, deux anciens lieutenants de l’opposant Jean Ping qui ont récemment décidé de réintégrer avec armes et bagages le PDG au pouvoir.

Dans sa tribune libre puante, Jean François Ntoutoume Emane n’a pas manqué de critiquer la gestion calamiteuse du pays caractérisée par « de grossières turpitudes, d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires, d’assassinats restés pour la plupart impunis et, surtout, de détournements massifs de fonds publics ». Selon lui, les détournements des deniers publics au Gabon sont devenus « le sport gouvernemental ».

Camille Boussoughou

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