Les dockers de GPAG durant leur assemblée générale au port d’Owendo © D.R
À travers une lettre ouverte adressée au Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, les professionnels du secteur portuaire, regroupés au sein du Groupement professionnel des acconiers du Gabon (GPAG), dénoncent une précarité persistante et sollicitent une audience pour faire entendre leurs revendications.
« Nous demandons une revalorisation salariale pour tous les travailleurs locaux, un vrai renforcement de notre couverture sociale, la fin de la brutalité dans l’emploi et des contrats précaires, ainsi qu’un cadre de travail digne, légal et équitable », a plaidé dans une déclaration solennelle, Oldene Moukoutoumba, porte-parole des acconiers.

Les membres du GPAG ont exprimé leur profond désarroi face à la détérioration continue de leurs conditions de travail. Se décrivant comme “le poids du Gabon”, ces jeunes gabonais qui opèrent dans les ports de Libreville (Owendo) ainsi que dans l’ensemble des ports et rades du pays, tirent la sonnette d’alarme sur la situation critique de leur profession.
Reconnue officiellement depuis 2015 par le décret n°0206 visant à valoriser le statut d’acconier, cette activité essentielle à l’économie nationale, a, selon le GPAG, été progressivement vidée de sa substance par une série de détournements et de manipulations orchestrées par des administrations passées, en complicité avec certaines entreprises utilisatrices. Parmi elles : Minéralport, MOEP, RCT, AGL, Socatra et Transform, accusées d’agir comme un cartel de groupements d’employeurs, au mépris des droits des travailleurs.
Les conséquences de cette dérive sont nombreuses : conflits sociaux récurrents, mauvaise gestion des fonds, intimidations, salaires en baisse, absence de protection sociale, et conditions de travail dégradées. Malgré plusieurs démarches auprès des instances compétentes, en l’occurrence l’Inspection spéciale du travail, le Ministère du Travail, l’OPRAG et la Direction de la Marine marchande, les doléances des acconiers sont restées sans suite.
« Dès que le climat social semble apaisé, notre réalité, elle, reste inchangée », a-t-elle déplorée appelant par la suite l’intervention du Chef de l’Etat pour mettre fin à leur calvaire devenue insoutenable.
Antoine Relaxe et Darene Ayingone