Les rideaux sont tombés sur l’atelier consacré à « L’extradition comme moyen efficace de la coopération judiciaire », qui a réuni trois jours durant à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), magistrats et experts internationaux. Les conclusions issues de ces travaux devraient permettre de mieux affronter les défis et enjeux de ce mécanisme complexe qu’est l’extradition, mais combien essentiel dans la lutte contre la criminalité transnationale
Parmi les recommandations, les participants ont formulés le souhait de renforcer le cadre législatif national pour le mettre en conformité avec les normes internationales ; mettre en place des mécanismes de coordination efficaces entre autorités judiciaires, policières et diplomatiques ; accélérer le traitement des demandes via des procédures harmonisées et l’utilisation d’outils numériques ; poursuivre la formation et la sensibilisation des magistrats sur ces questions complexes et garantir systématiquement la protection des droits fondamentaux tout au long de la procédure.
Les participants ont unanimement souligné la nécessité de concilier l’efficacité de la coopération judiciaire internationale et le respect strict des droits fondamentaux dans les procédures d’extradition. Face à la mobilité accrue des criminels et à la complexité des délits transnationaux, une maîtrise parfaite de cet arsenal juridique est devenue indispensable pour lutter contre l’impunité.

La thématique centrale de la formation « incarne un enjeu fondamental de notre époque, celui de garantir que la justice ne s’arrête pas aux frontières et que l’impunité ne trouve refuge nulle part », a dit le Directeur général de l’ENM, Pierre Ndong Aboghé, au terme des travaux.
Les problématiques abordées et les ateliers pratiques confirmant que l’extradition est un instrument de solidarité entre États, crucial pour combattre l’impunité, la criminalité organisée, le terrorisme et la corruption. Les intervenants et experts, dont les représentants de la prestigieuse école supérieure ‘’Sant ‘Anna School of Advanced Studies – Pisa’’, ont présenté et exploré le cadre juridique international et national ; tout en soulignant l’impératif du respect des droits fondamentaux et des garanties procédurales.
« Cette coopération témoigne une fois de plus que la justice est un langage universel qui rapproche les peuples, ouvrant ainsi un espace de formation et de dialogue et renforce la justice » s’est réjouie Sydonie Flore Ouwé, Directrice de la formation à l’Ecole nationale de la magistrature.
Le rapport de synthèse de l’atelier révèle que l’extradition est un outil incontournable, mais qui se heurte à des obstacles juridiques, techniques et politiques, ainsi qu’à une méconnaissance persistante des mécanismes de coopération internationale chez de nombreux praticiens.

Dans cette optique, le respect des droits fondamentaux doit rester la pierre angulaire de toute procédure pour en assurer la légitimité et la formation continue est identifiée comme un levier essentiel pour améliorer les pratiques.
Le soutien financier et institutionnel de l’Italie, par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a été salué comme un exemple réussi de coopération judiciaire internationale. Ce partenariat concret symbolise la volonté partagée de renforcer l’État de droit à l’échelle globale.
Féeodora Madiba et Bétines Makosso