Le journaliste Hervé Ndong arrêté et jeté au gnouf à la DGR

Le journaliste Hervé Ndong du média en ligne Média Net 241, a été arrêté depuis le mardi 12 août à 11 heures par des éléments de la Direction générale des services spéciaux (DGSS), rapporte « La presse judiciaire gabonaise », un média spécialisé gabonais.

La presse judiciaire gabonaise cite des sources familiales qui soutiennent que le journaliste serait actuellement détenu dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR), pour un délit de presse.

Un contexte juridique pourtant clair

Depuis l’adoption de l’ordonnance n°00000012/PR/2018, complétant la loi n°019/2016 du 09 août 2016, le Gabon a dépénalisé le délit de presse. Ce texte, salué comme une avancée majeure pour la liberté d’expression, garantit qu’aucun journaliste ne puisse être privé de liberté pour des faits relevant strictement de l’exercice de sa profession.

Toutefois, il est certes vrai de constater que certains journalistes ou organes de presse, profitant de cette dépénalisation, adoptent parfois des pratiques contraires aux règles déontologiques.

Ces dérives, bien que réelles, ne sauraient en aucun cas justifier le recours à des mesures privatives de liberté en dehors des procédures prévues par la loi.

En conséquence, toute arrestation liée à un contenu journalistique devrait, en principe, relever exclusivement du domaine civil et non pénal, à travers des procédures telles que le droit de réponse, la rectification ou la réparation pécuniaire en cas de diffamation ou d’injure.

Une procédure contestée

Les informations disponibles indiquent qu’Hervé NDONG aurait été appréhendé sans mandat judiciaire apparent, ce qui interroge sur la légalité de la mesure privative de liberté. La presse judiciaire gabonaise exprime également des doutes quant à la connaissance de cette arrestation par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, autorité compétente pour diriger les poursuites.

Appel au respect de la loi

La presse judiciaire gabonaise rappelle que le respect de l’ordonnance portant dépénalisation du délit de presse n’est pas seulement une obligation légale, mais aussi un gage de respect des droits fondamentaux et de la dignité des professionnels des médias.

Elle demande donc :

La levée immédiate de la mesure de garde à vue à l’encontre du journaliste Hervé NDONG ;

La clarification des motifs réels de son arrestation ;

Le rappel ferme à l’ensemble des services de sécurité et de renseignement sur la portée juridique de la dépénalisation du délit de presse.

Un enjeu démocratique

La liberté de la presse demeure un pilier essentiel de l’État de droit. Des atteintes injustifiées à cette liberté fragilisent la confiance entre institutions et citoyens, et ouvrent la voie à des pratiques incompatibles avec les engagements internationaux du Gabon en matière de droits humains.

Source : La presse judiciaire gabonaise

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