Adjudant-chef à la retraite, Hugues Otha Oloilikamba, a récemment brisé le silence sur les injustices qu’il a subies durant le règne d’Ali Bongo Ondimba. Dans un témoignage poignant, il évoque son parcours au sein de la Garde présidentielle et les événements dramatiques qui ont marqué sa vie.
Hugues Otha Oloilikamba a intégré la Garde présidentielle en 1991, où il a rapidement gravi les échelons. En 1998, il a réussi avec brio le concours des services spéciaux, se classant premier parmi 60 participants. Il a ensuite occupé des fonctions clés, notamment comme aide de camp et chef de service de liaison auprès du Premier Ministre Jean François Ntoutoume Emane.
Le 12 septembre 2017, la vie d’Otha Oloilikamba bascule. Il est arrêté sans preuve, accusé de transmettre des informations à l’opposition. Pendant trois mois, il est détenu dans des conditions difficiles, sans contact avec sa famille, avant d’être radié de la Garde Républicaine par le Ministre de la Défense, Etienne Massard Kabinda, sans aucune preuve de sa culpabilité.

Cette incarcération a eu des répercussions dramatiques sur sa vie personnelle. Hugues Otha Oloilikamba se retrouve aujourd’hui confronté à des difficultés financières majeures, incapable de scolariser ses enfants. Sa situation a également conduit à la dislocation de sa famille, son épouse l’ayant quitté et ses enfants vivant séparément.
Malgré ces épreuves, il reste déterminé à obtenir justice. Il annonce son intention d’intenter une action en justice contre ceux qui l’ont torturé, espérant que la restauration des valeurs républicaines et une justice impartiale lui permettront de retrouver son honneur.
Cet appel à la justice souligne les défis auxquels font face de nombreux Gabonais dans un contexte politique tendu, alors que le pays aspire à une véritable liberté d’expression et à la protection des droits individuels.
La rédaction
