Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema a exprimé mercredi sa volonté de consulter les forces vives de la Nation, en vue d’une négociation à l’amiable avec la République sœur de Guinée Equatoriale à qui une décision de la Cour internationale de justice a reconnu la souveraineté des îles Mbanié, Cocotier et Conga discutées par les deux pays depuis les années 70.
Le numéro un gabonais a émis cette opinion au cours d’une « triste » cérémonie dans le palais présidentiel de réception de la décision et du rapport de la Cour internationale de justice rendue le 19 mai dernier.
Marie Madeleine Mboratsuo et Guy Rossatanga Rignault, les deux chefs de fil des négociateurs du Gabon ont officiellement transmis au chef de l’Etat le rapport de leur mission. C’était en présence des responsables des institutions et des membres du parlement (sénateurs et députés).

Selon la décision de l’institution juridique internationale rendue le 19 mai dernier à La Haye, la République de Guinée Équatoriale acquiert la souveraineté territoriale des îles Mbanié, Conga et Cocotiers sur la base du traité territorial signé en 1900 entre la France et l’Espagne, dont le Gabon et la Guinée étaient alors des colonies.
Toutefois, la délimitation des frontières maritimes entre les deux États reste à déterminer, faute de base juridique suffisante.
À titre de rappel historique, ce différend territorial qui remonte au début des années 1970, a fait l’objet de plusieurs médiations africaines pacifiques ayant abouti à la signature du traité de Bata en septembre 1974. Ce traité conclu par les deux parties délimitait les frontières terrestres et reconnaissait la souveraineté du Gabon sur les trois îles.
Cependant, le litige a resurgi au début des années 2000. Plusieurs tentatives de médiation internationale ont été entreprises, notamment autour de la création d’une Zone de Développement Conjoint (ZDC) pour l’exploitation des ressources maritimes, sans succès. Une nouvelle médiation proposant un compromis juridictionnel a alors été sollicitée par la Guinée Equatoriale, conduisant à la saisine de la CIJ en 2021. Après plusieurs rebondissements, celle-ci a rendu sa décision définitive.
Fort de cette décision, et dans le souci de préserver la paix entre ces nations
sœurs, les deux parties sont désormais appelées à initier des négociations mutuellement bénéfiques, dans un esprit de bon voisinage et de solidarité.
Camille Boussoughou
