La délégation du procureur général, Dr Eddy Minang (polo blanc)visitant la prison centrale de Libreville sous la supervision du directeur de la prison © Gabonactu.com
Le Procureur Général près la Cour d’Appel Libreville, Dr Eddy Minang, a, au terme d’une visite effectuée vendredi 28 mars 2025 dans les différents quartiers de la prison centrale de Libreville, déclaré que 2759 détenus préventifs attendent d’être jugés depuis plusieurs années.
« Nous avons pu recenser, par exemple, qu’il y avait des gens qui étaient en prison depuis de très longues années, dix ans, douze ans, sans être jugés. Il y avait des gens au niveau du tribunal de la cour d’appel qui se sont considérés comme des condamnés alors qu’ici ils sont considérés comme des détenus préventifs simplement parce qu’ils n’ont pas reçu des résultats d’audience. Nous avons également pu constater qu’il y avait des gens dont les dossiers étaient portés disparus et d’autres qui étaient déjà très malades », a déclaré le Dr Minang.
La visite initiée par le parquet général, conformément aux dispositions légales pour vérifier les conditions de détention des prisonniers, est la première du genre depuis 5 ans. Il était question de rassurer les détenus que la longue grève des magistrats et celle des greffiers étant terminées, les audiences devront reprendre. Des prisonniers qui avaient déjà perdu espoir.
« Cette visite nous donne encore l’espoir que nous sommes en train de retrouver la guérison parce que la guérison ne vienne que des médecins et vous les magistrats, vous êtes nos médecins », s’est réjoui le doyen des chefs des quartiers de la prison centrale de Libreville.
Durant cette visite, le Procureur Général était accompagné du Procureur de la République, des présidents de la chambre d’accusation, de tous les juges d’instruction et de leurs greffiers. La commission préalablement constituée a pu relever des cas litigieux qu’il faut dans l’’immédiat résoudre.
Pour le Procureur Général Eddy Minang, « des mesures seront prises pour libérer les gens qui méritent d’être libérés ».
Construite dans les années 70 pour 500 détenus, la prison centrale de Libreville compte aujourd’hui plus de 4000 prisonniers. Une surpopulation qui découle du manque des résultats d’audience et des détentions abusives.
Camille Boussoughou
