Après la validation de sa candidature dans la course pour la magistrature suprême, scrutin prévu pour le 12 avril prochain, le Président de la plateforme Ensemble Pour le Gabon (EPG), Alain Claude Bilie-By-Nzé, a ouvert lundi à Libreville, sa déclaration de candidature, porteuse de son projet pour le Gabon, dénommé ‘’Oser l’espérance’’, par un réquisitoire sans concession dressé contre le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma et le CTRI au pouvoir depuis le coup d’état du 30 août 2023. Ces derniers sont coupables à ses yeux d’une gouvernance qualifiée de « catastrophe annoncée, sans politique structurée ni vision aucune », croit-il savoir. Alain Claude y voit plutôt de « l’enfumage et du populisme permanents », au point d’affirmer que le président de la transition est « une pâle copie de Bokassa et de Dadis Camara ». Le ton est donné.
Selon Alain Claude Bilie-By-Nzé, les Gabonais méritent mieux que la ‘’poudre de perlimpinpin’’ qui leur sert de boutique. « On nous enfume matin, midi et soir. Il n’y a pas de place pour l’amateurisme, il n’y a pas de place pour la fuite en avant et diriger un pays les yeux rivés sur les réseaux sociaux, ça ne peut conduire qu’au pire », a-t-il dénoncé avec véhémence.
« Or aujourd’hui, notre pays est plongé dans l’obscurité, au sens propre comme au sens figuré. C’est le noir total, zéro visibilité. En 18 mois de direction des affaires, notre pays a plongé. Nous n’avons jamais connu une telle situation. Tous les indicateurs sont dégradés sous nos yeux. D’abord les fondamentaux économiques et financiers. La dette a explosé. Les finances publiques sont aux rouges. Nos partenaires suspendent leurs financements parce qu’ils ne voient pas clair, parce que rien n’est clair. On annonce des chantiers, mais ces chantiers sont tous à l’arrêt », fait constater pour le déplorer Alain Claude Bilie-By-Nzé.
Pour avoir fait régulièrement et récemment encore fait le tour du pays, le Président de la plateforme Ensemble Pour le Gabon, souligne qu’au terme de nombreux échanges avec ses compatriotes dans le pays profond, jamais il n’a autant perçu la pauvreté et le chômage aussi préoccupants.
« 150 000 dossiers ont été déposés. Où en est-on ? La jeunesse gabonaise ne peut pas être condamnée, soit à être policier ou militaire, soit à être conducteur de taxi. Ce n’est pas possible », a martelé le candidat Bilie-By-Nzé qui s’est dit déterminé à mettre un terme « au système Bongo-PDG, dont le général qui est à la tête de l’Etat et qui a improvisé un coup d’état, en trompant les gabonais sur ses intentions, n’est en réalité qu’une excroissance familiale et ultime qui signe les pires éléments du passé. Il est la pire représentation de ce système », a-t-il fulminé.
Pour cela, Bilie-By-Nzé appelle à une rupture totale et radicale avec ce système installé depuis 50 ans. « L’heure est venue de couper les branches mortes ou pourries de l’arbre Gabon pour lui permettre de faire revenir de nouveaux courants. Je m’engage à tenir fermement en main la tronçonneuse pour couper ce système. Je veux être le Chef de l’Etat qui sera garant de l’unité nationale. Je veux être le Chef de l’Etat qui luttera contre le tribalisme. Je veux être le Chef de l’Etat qui luttera contre le régionalisme », a-t-il assuré.
Sans pour autant renier sa part de responsabilité historique, Alain Claude Bilie-By-Nzé estime qu’une autre voie est désormais possible. « Je suis comme une panthère, j’assume mes tâches. Avec le recul que j’ai acquis sur les réussites, mais aussi sur les méfaits et les échecs du passé, le temps est venu de rendre au Gabon ce qu’il m’a donné », a-t-il promis.
Elliott Ana Merveille
