Le président du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG), Landry Abaga Essono a annoncé vendredi que la grevé des magistrats déclenchée le 13 janvier dernier se poursuit suite à la non satisfaction par les autorités du cahier des charges déposé sur la table du gouvernement.
« La grève des magistrats ne cessera pas tant qu’on n’a pas la garantie que le gouvernement de la transition ait mis en place tous les mécanismes qui permettront à nos concitoyens d’avoir un libre accès à notre justice », a notamment déclaré le président du SYNAMAG.
Le 13 janvier dernier, le SYNAMAG a réchauffé une grève suspendue lorsque le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema avait promulgué la loi n°040/2023 relative au statut général des magistrats.
Ce texte doit permettre aux magistrats de bénéficier des d’importants avantages financiers et matériels afin de garantir leur indépendance en les mettant à l’abris du besoin et de la précarité.
Plus d’un an après la promulgation de cette loi par les militaires alors que le pouvoir déchu n’en voulait pas, les magistrats regrettent que les textes d’application tardent à être élaborés et signés.
Selon des sources concordantes, l’application stricte, dans sa forme actuelle du statut général des magistrats engendrerait des dépenses annuelles de plus de 20 milliards de FCFA. « C’est plutôt 7 milliards de FCFA par an », selon un membre du SYNAMAG qui connait bien le texte.
Dans un communiqué, le ministère de la Justice relève des « avancées en ce qui concerne tous les décrets d’application insérés dans le circuit et qui n’ont aucune incidence financière ». Il dit aussi être à « la recherche de financements pour la réhabilitation, la construction des infrastructures judiciaires et autres logements d’astreinte des personnels de justice ».
Paul Marie Gondjout le ministre de la justice déplore aussi le non-respect du service minimum par les grévistes. Il affirme être « ouvert au dialogue » alors que « les syndicats refusent de rencontrer la tutelle mais préfèrent rencontrer les responsables d’autres administrations ».
Le bras de fer est loin de s’achever. Les tribunaux et cours fonctionnent au ralenti, au grand désarroi des justiciables à qui le président du SYNAMAG sollicite la bonne compréhension.
Marie Dorothée et Warren Nkili Akiemi