Dans un communiqué de presse, publié mardi et abondamment partagé sur les réseaux sociaux, Jean Ping Okoka a désapprouvé la récente sortie de certains de ses compagnons, parmi les ténors de la Coalition pour la nouvelle république (CNR), la plate-forme de l’ancienne opposition politique au régime déchu, ayant porté sa candidature lors de la présidentielle de 2016. A ceux-là qui, par la voix de Vincent Moulengui Boukossou, ont récemment et au nom de la CNR, exigé de Brice Clotaire Oligui Nguéma, « qu’il organise les élections libres et transparentes afin de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition », ainsi qu’il s’y était engagé lors de son investiture, le 4 septembre 2023, Jean Ping rappelle qu’il reste et demeure au gouvernail du ‘’navire’’ CNR, le ‘’Canal historique de la Coalition pour la nouvelle république’’, partenaire du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). « Cette CNR là accompagne donc le président Brice Clotaire Oligui Nguéma dans la difficile mission de restauration des institutions républicaines », assène Jean Ping, sur fond de mise en garde à l’endroit de ses compagnons qui se distinguent par « des agissements qui frisent le désordre », prévient-il.
« Je demande solennellement à ceux qui se sont mis dans cette situation de cesser d’utiliser la CNR, son logo et mon image pour diffuser des messages qui ne proviennent pas de l’ensemble ou du moins de la majorité des membres de la CNR et dans lesquels de surcroit, cette majorité là ne se reconnait pas », a tempêté Jean Ping, révélant au grand jour les profondes dissensions au sein de la Coalition pour la nouvelle république.
Surfant à souhait sur l’art de manier à la fois le bâton et la carotte, l’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle de 2016, tout en réaffirmant l’indépendance et la liberté de tous les membres de la CNR, invite ses compagnons à donner la priorité au Gabon et aux intérêts supérieurs de la Nation.
« Il ne parait pas sain, pour le respect et la considération que nous devons à nos compatriotes et au moment où notre pays cherche péniblement à sortir de l’ancien régime qui semble résister, que notre ambition soit réduite, in fine, à des guerres de positionnement inutiles. Les gabonaises et les gabonais qui aspirent à mieux ne nous le pardonneront pas », plaide Jean Ping Okoka.
Le leader de la CNR voudrait-il insinuer que les coups de gueule récurrents et critiques au vitriol de certains de ses principaux lieutenants à l’égard de la gouvernance institutionnelle politique et socio-économique de la transition ne tiennent que sur un faisceau d’appétits mesquins et de luttes de positionnement ? Rien n’est moins sûr !
Toujours est-il que dans une communication faite le week-end dernier, Vincent Moulengui Boukossou et certains des leaders de la CNR ont fait constater à l’opinion que face aux nombreux dérapages et dérives du processus de transition en cours, « les espoirs suscités lors du coup d’Etat du 30 août 2023 et lors du discours du 4 septembre 2023, prononcé solennellement, devant le peuple gabonais, par le président de la transition se sont étiolés », avaient-ils affirmé.
A l’appui de cette constatation, « Brice Clotaire Oligui Nguéma doit organiser les élections libres et transparentes, afin de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition », avaient-ils insisté.
Alph’–Whilem Eslie