Grève des Juges : Le SYNAMAG demande à Oligui Nguéma de congédier Paul-Marie Gondjout

Au terme de l’assemblée générale extraordinaire lundi, les Juges réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) ont à nouveau décidé de débrayer, interrompant la mesure de suspension de leur grève entamée le 12 décembre 2022. Cette décision intervient après l’expiration du délai de grâce accordé aux autorités de la transition, jusqu’au 13 décembre dernier ; alors même que le traitement de leurs revendications n’a pas connu d’avancées matérielles significatives, ont-ils constaté.

Par la voix du président du Synamag, Landry Abaga Essono, les magistrats disent déplorer le fait que depuis l’avènement de la transition, « l’indépendance de la justice gabonaise et l’amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats ne sont pas des priorités pour les autorités actuelles », regrettent-ils.

Aussi, croient-ils savoir que malgré les déclarations d’intention, aucune volonté réelle n’a été observée pour doter le Gabon d’une justice digne et indépendante. Ce manque de volonté se traduit par l’absence des politiques publiques fiables, compromettant ainsi un cadre de travail adéquat pour les acteurs de la justice.

Face à une crise persistante dans le système judiciaire, les magistrats ont donc décidé de lever la suspension de leur mouvement de grève générale illimitée, afin d’inciter les autorités de la transition à répondre concrètement à leurs revendications, portant notamment sur la promulgation de leur statut particulier.

Il s’agit aussi dans le même temps, de l’application des dispositions relatives à leur grille de rémunération et autres avantages liés à leur statut. « Plus d’une année après la promulgation du statut, ces textes réglementaires peinent encore à être adoptés », a renseigné le président du Synamag, Landry Abaga Essono.

S’agissant de l’actuel ministre ou même de bien de ses prédécesseurs, le Synamag regrette que tous s’illustrent plutôt par de simples et bonnes intentions que par une réelle volonté de trouver des solutions concrètes aux problèmes posés qui restent insolubles année après année.

« Des ministres, nous en avons vus, ils chantent tous ou presque de la même façon. Fort de cette expérience, nous pouvons identifier à des kilomètres une solution vaporeuse. Concernant l’actuel ministre, au regard de son inaptitude aux fonctions de membre du gouvernement et de ministre de la Justice en particulier, nous sollicitons respectueusement du président de la République de le mettre en congés », a vivement plaidé le président du Synamag.

La reprise normale du travail reste conditionnée par la finalisation du processus de signature et de promulgation des décrets relatifs à l’application du statut particulier des magistrats et l’obtention des conditions de travail dignes. Pour autant, un service minimum sera instauré et respecté, sur la base des consignes et notifications qui seront édictées aux services concernés ce mardi, assure le Synamag.

Elliott Ana Merveille et Tryphène Lembah

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