Le Syndicat national des greffiers du Gabon (SYNAGREF) a annoncé jeudi au terme des assemblées générales synchronisées dans les neuf provinces du Gabon qu’il déclenchera lundi prochain une grève d’un mois sur l’ensemble du territoire. Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout s’est dit surpris par cette tournure rappelle que les jours non travaillés ne sont pas rémunérés.
Le SYNAGREF estime que les points de revendication contenus dans son cahier des charges n’ont pas été pris en compte par la tutelle.
Le 02 décembre dernier, le syndicat a déposé au cabinet du Ministre de la Justice un préavis de grève. Le 14 décembre 2024 le ministre a ouvert des négociations qui ont duré deux semaines.
Les pourparlers ont porté sur réécriture du statut particulier du greffier, du reclassement, des cartes professionnelles et des costumes d’audience.
« A l’issue de l’assemblée générale, les greffiers, à l’unanimité, ont décidé du prolongement du préavis de grève pour une durée d’un mois. Nous souhaitons, nous pensons que le statut particulier du greffier aura largement avancé », a déclaré Me Ndong Christ Ghislain, président du SYNAGREF.
« Si il est vrai que ledit syndicat a déposé un préavis de grève par courrier daté du 02 décembre 2024 adressé à Monsieur le Ministre de la Justice, conformément à l’article 20 de la loi n°18/92 du 18 mai 1993 fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat, il n’a pas respecté les dispositions de l’article 21 de la même loi qui précisent qu’ « en cas de non conciliation dans les 8 jours, un procès-verbal est dressé séance tenante et transmis au Premier Ministre, Chef du gouvernement, qui désigne en accord avec les parties un médiateur », a écrit le ministère de la justice dans un communiqué .
« La surprise de Monsieur le Garde des Sceaux est d’autant plus marquée, que les propos tenus devant la presse par Monsieur NDONG Christ, Président du SYNAGREF, attestent de l’évolution positive desdites revendications », poursuit le communiqué.
Selon le texte, sur instruction du Ministre de la Justice, une commission composée de représentants de l’Administration Centrale et de membres du Syndicat National des Greffiers (SYNAGREF) et du Syndicat des Greffiers du Gabon (SGG) a été mise en place courant janvier 2024 afin de travailler sur le projet de statut particulier des greffiers.
Ce texte entièrement examiné et validé par les deux parties le 07 janvier 2025, est en voie d’être transmis au Secrétariat Général du Gouvernement, affirme le ministère.
Concernant le reclassement général exceptionnel sollicité par les greffiers, celui-ci a été intégralement réalisé. En effet, le décret n°0148/PT-PR/MJGS portant reclassement à titre exceptionnel de 274 greffiers a été signé le 04 avril 2024 par Monsieur le Président de la Transition, poursuit le document.
Le ministre soutient que l’établissement des cartes professionnelles, il a été indiqué lors de ces travaux conjoints, aux membres du syndicat, que Monsieur le Garde des Sceaux souhaitait désormais voir la carte professionnelle de l’ensemble des personnels judiciaires, actuellement sous format papier, être produit sous forme de macaron. A cet effet, des spécimens de macarons destinés aux magistrats, greffiers et autres personnels, ont été présentés aux membres du SYNAGREF avant leur production imminente effective.
Enfin, pour ce qui concerne l’achat des costumes d’audience, ceux-ci ont fait l’objet d’une commande, en attente de règlement par le Trésor Public.
Estimant que le gouvernement est en passe de remplir le cahier de charges du syndicat, rappelle que « les agents en grève sont tenus de respecter le principe de la liberté du travail. Ils ne doivent en aucun cas empêcher l’accès aux lieux de travail des personnels non-grévistes et de ceux chargés d’assurer le service minimum. De même, il leur est rappelé que les journées de grève ne sont pas rémunérées ».
Antoine Relaxe