4 « opposants » exigent des militaires un chronogramme clair des élections

Quatre leaders opposés à la gestion du pays par des militaires ont exigé mercredi dans une conférence de presse commune, la publication d’un chronogramme clair des élections prévues d’ici août 2025 pour sortir de la transition politique entamée au lendemain du coup d’Etat qui a chassé du pouvoir l’ancien président Ali Bongo Ondimba.

« Nous exigeons donc la publication immédiate et détaillée du chronogramme qui devra préciser explicitement notamment : les dates précises de chaque scrutin, les modalités de préparation et d’organisation de chaque élection. Cette communication devra être exhaustive, claire, à l’endroit des acteurs politiques, les organisations de la société civile, des médias et de toute la population », ont écrit les quatre leaders qui ont fait la déclaration du 8 janvier 2025.

Il s’agit d’Albert Ondo Ossa (ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 dont il revendique toujours la victoire), de Pierre Claver Maganga Moussavou (ancien vice-président de la République), d’Alain Claude Bilie By Nze (ancien Premier ministre) et d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue (ancien ministre).

Les quatre leaders ont exigé la « communication urgente et impérative du programme complet de sortie de transition ».

« Nous dénonçons vivement la privatisation et l’opacité actuelle du chronogramme par le CTRI », ont-ils martelé dans le texte lu devant la presse par Ali Akbar Onanga Y’Obegue.

Pour eux, la non communication du chronogramme crée une situation d’asymétrie informationnelle qui avantage inévitablement les autorités du CTRI.

« Comment les acteurs vont préparer les prochaines élections si les règles leur sont totalement dissimulées », se sont-ils interrogés avant d’insister : « aucune zone d’ombre ne doit exister concernant le processus de sortie de transition ».

 » L’absence de la publication immédiate de ce chronogramme sera considérée comme une entrave caractérisée au processus démocratique et un manquement manifeste aux engagements initiaux du CTRI « , a-t-ils soutenu.

« La conduite actuellement de la transition s’écarte des engagements originels », ont-ils affirmé avant d’ajouter « toute tentative de candidature d’un membre du CTRI constituera une violation flagrante des engagements internationaux du Gabon ».

Ali Akbar Onanga Y’Obegue, porte parole des 4 © Gabonactu.com 

« Oligui Nguema ne doit pas se transformer en civil pour se donner le pouvoir à lui-même », a notamment déclaré Pierre Claver Maganga Moussavou.

Les quatre leaders ont demandé pêle-mêle le retour des militaires dans les casernes avec interdiction des militaires de se porter candidats, le retour à la constitution de 1991, un nouveau découpage électoral équitable et objectif. L’arrêt de la rédaction du code électoral. La mise en place d’une institution indépendante pour organiser les élections.

Ils ont lancé un appel général à la mobilisation des gabonais. « Nous appelons chaque gabonaise et chaque gabonais à se mobiliser. Non seulement pour dénoncer les dérives actuelles mais aussi pour participer activement aux nouvelles règles politiques »

Ils ont aussi appelé les hommes politiques à s’unir. A la société civile de jouer son rôle. Les intellectuels à éclairer le chemin. Les jeunes à la création. La diaspora à se mobiliser et à utiliser ses connections. Les femmes à se lever sans oublier les anciens.

A travers cette déclaration, les auteurs annoncent le lancement d’une série d’actions visant à alerter la communauté nationale et internationale pour les informer sur la situation politique du Gabon. Il veulent solliciter le soutien de la communauté internationale en faveur d’un processus électoral crédible au Gabon.

Carl Nsitou

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