Les parties prenantes semblent avoir accordé leurs violons, au terme d’une rencontre qui réunissait vendredi, autour du ministre de la Communication et des médias, Laurence Ndong, l’essentiel des représentants des syndicats, organisations professionnelles et responsables des organes de la presse privée.
Il n’est vraisemblablement plus fait obligation aux patrons de presse de remplir les obligations fiscales et sociale, portant notamment sur la régularité vis-à-vis des services des impôts, de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) pour prétendre accéder à la subvention, comme annoncé précédemment dans un communiqué du ministère de tutelle.
« Tout est rentré dans l’ordre, les critères ont été retenus de façon unanime. On dit souvent que ceux qui se parlent ne se font pas la guerre. Tout s’est bien déroulé », a déclaré Jean-Yves Ntoutoume, président de l’Organisation patronale des médias (OPAM)
Les autres critères portant notamment sur l’absence de sanctions et la régularité à l’égard de la Haute autorité de la communication (HAC), la présentation de la carte de presse et de l’agrément technique, ainsi que la justification du plan d’utilisation de la subvention 2023 restent donc de mise.
« Il faut un microsystème vertueux qui permet à nos médias d’être de plus en plus crédibles. Nous avons gagné 38 places dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse. Nous devons garder ce rang et la diffamation, la désinformation sont des atteintes à la liberté d’expression. L’Etat ne peut donc pas apporter de subvention à un média qui a été sanctionné pour désinformation ou diffamation. Ça ne peut pas exister », a réaffirmé le ministre de tutelle.
Les patrons de presse qui réclamaient bien plus que ça, semblent finalement avoir mis de l’eau dans leur vin, faisant à leur tour un certain nombre de concessions au terme de cette rencontre qui ouvre désormais la voie de l’accès à l’aide de l’Etat aux organes de la presse privée à jour, au titre de la subvention 2024, disponible au Trésor public, a-t-on appris.
La Commission dédiée siègera donc le 7 janvier prochain pour statuer définitivement sur les critères d’éligibilité à la subvention retenus et applicable cette année, avec ceci de particulier que cette commission comprendra désormais un représentant de la primature, un de l’UNESCO et un autre de l’Organisation internationale de la francophonie, a renseigné Laurence Ndong.
Instituée en 2023, suite à un plaidoyer des professionnels du secteur auprès de feu président Omar Bongo Ondimba, la subvention de l’Etat à la presse privée, partie de 500 millions de Francs CFA, s’est progressivement dépréciée, baissant jusqu’à 127 millions en 2023. Elle a de nouveau été revalorisée et relevée à son niveau initial (500 millions) par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma.
Elliott Ana Merveille