La pression ne retombe pas au sein des syndicats et organisations de défense des droits et intérêts des professionnels de l’information et des médias, depuis l’annonce des critères d’accès à la subvention d’aide à la presse, récemment édictés par le ministère de tutelle. C’est à cet effet que se sont retrouvés jeudi, les organes de presse et professionnels du secteur affiliés à l’Union des patrons de la presse indépendante du Gabon (UPPIG), autour de leur président Stive Roméo Makanga. Il s’agissait aussi, au cours de cette rencontre, de rendre compte et d’apprécier le contenu des discussions qui ont eu lieu sur cette question qui fâche avec le 4ème vice-président de l’Assemblée nationale, Geoffroy Foumboula Libéka.
Dans l’ensemble ces échanges au sein de l’UPPIG ont consacré le rejet catégorique de l’écrasante majorité des critères d’accès à la subvention 2024, tels qu’édictés par le ministère de la Communication et des médias. Des critères fortement critiqués par les professionnels du secteur qui y voient une forme d’injustice et une atteinte à la liberté de la presse, ont-ils fulminé.
« Il est nécessaire que l’on puisse continuer ce travail de dénonciation parce que nous estimons qu’il y a à l’intérieur, des critères non inclusifs, notamment ceux faisant obligation de la présentation dans le dossier de la carte de presse ; des obligations fiscales et sociales (Impôts, CNAMGS, CNSS) ; ainsi que d’autres exigences liées à la régularité vis-à-vis de la HAC ou encore la présentation du plan d’utilisation de la subvention de 2023. Tous ces critères sont à revoir », a martelé le président de l’UPPIG, Stive Roméo Makanga.
Si l’Union des patrons de la presse indépendante du Gabon admet que certaines critères et réformes énoncés visent à moderniser et à professionnaliser le secteur, il ne reste pas moins que la plupart suscitent des craintes et des inquiétudes quant à leur impact sur la liberté d’expression.
Tous les regards sont désormais tournés vers le Cabinet du ministre de la Communication et des médias, Laurence Ndong, qui a convié à un tour de table, ce vendredi 03 janvier, sur cette question qui divise autant qu’elle radicalise les positions entre la tutelle et les responsables des médias privés.
Dimanche dernier, les organisations des entreprises de presse privée (OPAM, CPPPL, UGPS, RENAJI et UPPIG), avaient déjà dans une déclaration commune, marquer leur indignation et rejeter énergiquement ces critères d’exclusion et « sollicité humblement l’arbitrage du Chef de l’Etat sur ce dossier », avaient-ils plaidé.
Instituée en 2023, suite à un plaidoyer des professionnels du secteur auprès de feu président Omar Bongo Ondimba, la subvention d’aide de l’Etat à la presse privée, partie de 500 millions de Francs CFA, s’est progressivement dépréciée, baissant jusqu’à 127 millions en 2023. Elle a de nouveau été revalorisée et relevée à 500 millions de Francs CFA par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma.
Alph’-Whilem Eslie et Frida Dodo