Face au non renouvellement de leurs titres de séjour qui devient un véritable chemin de croix, les étudiants gabonais de France n’en peuvent plus et poussent un cri d’orfraie et comptent sur la diplomatie agissante de leurs autorités, incarnées par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI)
Les nouvelles venant de la France ne sont pas du tout bonnes pour les étudiants gabonais en particulier et les ressortissants africains en général. Et pour cause ? Depuis plusieurs mois, de nombreux étudiants ont du mal à renouveler et obtenir leurs titres de séjour pour des raisons jusque -là inconnues.
De Paris, Lyon, Toulouse, Grenoble, Montpellier, Rennes, Bordeaux et autres, ce sont les mêmes jérémiades. Les autorités préfectorales sont plongées dans un mutisme et en font voir de toutes les couleurs aux étudiants qui ne savent plus à quels saints se vouer.
Pourtant, d’après les informations en notre possession, les dossiers de ces étudiants ne souffrent d’aucune irrégularité par rapport aux critères donnant droit à ce sésame. Ce sont des étudiants régulièrement inscrits dans les universités ou grandes écoles. Tout aussi curieux, ce sont des anciens qui sont en situation de continuité dans leur parcours académique.
Par le passé, ils régularisaient leurs titres de séjour sans grande difficultés. Dans un délai relativement raisonnable en presque trois semaines ou un mois au trop, les choses rentraient dans l’ordre. Mais ces derniers temps, les choses se compliquent subitement. Beaucoup totalisent plusieurs mois depuis qu’ils font la demande de renouvellement dans les préfectures sans succès. Que se passe-t-il exactement cette fois alors ? Le silence des autorités préfectorales est de marbre !
A toutes les tentatives de ces derniers pour en savoir davantage, il leur est dit de s’orienter voir dans les sites en ligne de différentes préfectures. Fort malheureusement, quand ils posent leur problème, ce sont des réponses bateaux genre prière de patienter qui leur sont réservées sans plus au lieu de leur fixer rendez-vous comme par le passé.
Aucun interlocuteur au bout de la chaîne pour donner des réponses concrètes. La situation perdure au point où elle commence à faire des sérieux dégâts parmi les étudiants. Non seulement qu’ils ont toutes les difficultés du monde pour vivre sans papiers. Les uns ne pourront même renouveler leurs abonnements de transport.
Par manque des papiers, d’autres se voient privés des avantages par exemple pour l’aide au logement. Il y a pire. D’autres encore perdent leur job en alternance si ce n’est pas les stages qui leur sont impossibles d’accès à cause de la lenteur pénalisante de la part des autorités préfectorales.
Le désarroi des étudiants est total et les différents commentaires des concernés sur les réseaux en disent long sur cette situation très désastreuse. Morceaux choisis.
« Ça fait bientôt quatre ans et j’ai pas toujours mon titre de séjour rien que de récépissé, je ne sais plus comment faire avec eux », s’insurge un étudiant depuis Grenoble. Depuis Clairemont-Ferrand un autre étudiant fulmine de colère « La préfecture est injoignable par mail. Sur place, il faut un RDV ; on me dit de prendre un RDV via un site internet ; je vais sur le site aucun créneau depuis avril ; c’est inadmissible ! j’ai juste besoin d’un renseignement ; c’est impossible d’avancer ; je ne sais plus quoi faire. Ils m’ont dit d’envoyer un courrier ; mais toujours pas de suite ».
Depuis Lyon, ce sont les mêmes cris d’orfraie : « service étrangers inexistant, une lenteur catastrophique ; on se retrouve en situation de pertes massives de contrat de travail impossibles par défaut de titre de séjour car la préfecture est trop lente ».
Les étudiants gabonais de Montpellier ne sont pas en reste, ce sont les mêmes piques contre la préfecture : « Arrêtez de nous faire ça vraiment ; ça va de mal en pis ! vous ne pouvez pas un peu nous faciliter la tâche ? Cette fois-ci, c’est trop ! Quand on se retrouve devant la préfecture pour réclamer des renseignements parce qu’on ne réussit pas à prendre RDV sur votre site, vous nous tournez presqu’en bourriques à nous renvoyer toujours vers le site alors que nous faisons du surplace depuis des mois et des mois ».
Certains défenseurs des droits humains n’hésitent pas à s’interroger si l’on n’est pas face à une forme de racisme rampant bien entretenu dans la France dite berceau des droits de l’homme. Au point de faire réagir la communauté estudiantine gabonaise depuis Bordeaux, Rennes, Toulouse : « Pourquoi ces Français sont-ils en situation de privilèges dans notre service d’immigration ? Que nos services leur opposent un peu la réciprocité dans le traitement de leurs dossiers comme ça on verra bien la suite » s’insurgent-ils bien remontés.
« L’essor vers notre félicité, c’est aussi la diplomatie agissante de nos autorités pour mettre à profit leur séjour en Europe pour regarder la situation de leurs compatriotes surtout celle des étudiants exposés à la fragilité », a conclu depuis Lille un étudiant.
Antoine Relaxe