Le vendredi 8 novembre dès 8h du matin, près d’une centaine des agents temporaires des anciennes mandatures de la Mairie de Port-Gentil se sont retrouvés à l’hôtel de ville, pour observer un mouvement d’humeur suite à leur situation administrative toujours non régularisée 10 ans après.
« Assis à la maison, nous n’arrivons pas à scolariser, à éduquer nos enfants et vous voulez que nous allons voter Oui au référendum ? Jamais ! Il nous payaient 100 000 FCFA au Trésor à main levée chacun, un montant dérisoire en dessous du Smig », dénonce Roslaine Madelaine Onanga Charbonnier, responsable collectif.
Ces gabonais et gabonaises réclament à la Mairie de Port-Gentil, des contrats de travail, des salaires qui cadrent avec le Revenu minimum mensuel et une vie professionnelle répondant aux normes actuelles avec tout le matériel technique nécessaire.
« La ville de Port-Gentil est entretenue, balayée et curée par le corps du service technique que nous représentons. Nous voulons travailler et nous n’allons pas arrêter parce que la mairie reconnaît certaines personnes et pas nous », a-t-elle fustigé.
Pour Roslaine Madelaine Onanga Charbonnier, « ils nous font faire des rotations alors que des nouvelles personnes ont été embauchées et pas nous. Nous réclamons notre travail et les années perdues, nous n’avons plus envie de rester à la maison ».
Ce qu’il faut dire de cette situation, c’est que beaucoup d’entre eux avaient été pris dans le cadre d’un programme saisonnier à l’endroit des jeunes gabonais et gabonaises scolarisés. Ce projet visait à ce que chaque année 100 jeunes intègre les services techniques de la municipalité de Port-Gentil, pour une période bien déterminée afin de subvenir à leurs besoins en période de rentrée scolaire.
Malheureusement, les politiques qui avaient à cette époque la charge de la mairie de Port-Gentil, ont déjoué le projet en intégrant des pères et des mères issus de leur famille respective. 10 ans après plusieurs d’entre eux n’ont jamais eu de contrat, jamais été examinés par un médecin et n’ont jamais disposé d’une carte de sécurité sociale quand bien même chaque jour qui passait, ils avaient la lourde charge de travailler.
‹‹J’ai commencé à la Mairie en 2019 dans les caniveaux sans les EPI dans les eaux sales. Nous n’avons même pas un médecin qui nous suit ça fait 5 ans. On soulève les dalettes sans gants, on bravant les intempéries››, s’indigne Alvin Ossewa, employé.
Une réunion d’urgence de sortie de crise a été organisée par la délégué spécial adjoint 1 en charge de la gestion de la mairie de Port-Gentil, Marie Stéphanie Niguiessi, représentant le délégué spécial chargé de la gestion de la ville du sable, le général de corps d’armée, Pierre Rizogo Rousselot. Pour le personnel gréviste, cet échange n’a abouti à aucun accord d’où leur regret et leur frustration.
Pour mieux se faire entendre, ils ont unanimement décidé d’entamer dans les tous prochains jours une marche pacifique dans les rues et ruelles de la capitale économique. L’objectif de celle-ci, est d’obtenir gain de cause par la signature d’un contrat de travail afin d’améliorer leurs conditions de vie et leurs conditions professionnelles marginalisé depuis près de 10 ans.
Jean-Jacques Rovaria Djodji