Il a plus de 60 ans, est camerounais anglophone et francophone, père de trois enfants. Lui c’est Tanyi Takem Takuembangha, il est accusé de faux et usage de faux. Les éléments de la Gendarmerie nationale de la légion ouest du camp de l’océan, ont réussi à mettre la main sur lui après plus de 20 ans de falsification. Rien qu’à Port-Gentil la capitale économique, il a délivré à plus d’une centaine de personnes des faux bordereaux de titres de séjour, des fausses fiches d’enregistrements, des faux permis de conduire, des fausses cartes consulaires, des faux certificats médicaux, des faux certificats de travail, des fausses attestations de formation, des faux curriculums vitae et bien plus encore.
« Au début, je faisais ça parce-que je n’avais pas de travail mais dès que j’ai acheté le taxi en 2019, j’ai arrêté », a reconnu Tanyi Takem Takuembangha.
Avec un simple ordinateur, une clé USB et une base primaire en informatique le néo-informaticien a pu des années durant, rouler dans la farine plusieurs compatriotes. Certaines personnes à la recherche d’un certificat de travail ou une quelconque attestation, ont été obligées de débourser la somme de 25 000 FCFA, 50 000 FCFA et même le quintuple pour l’obtention de ces papiers selon la demande. Cette petite santé financière , il la pratiquait en sourdine sans même que les employeurs ou les autorités compétentes ne s’en aperçoivent.
Selon lui, « je délivrais ces papiers là seulement à mes frères camerounais anglophones qui sont ici. C’était pour les aider à trouver quelque chose à faire ».
À ce jour, ils sont nombreux à circuler ou à travailler avec des faux documents administratifs dans la capitale économique. Pour cette action de faux et usage de faux prévue et punie par l’article 121 du Code pénal gabonais, le présumé auteur a été accueilli à la prison centrale de Port-Gentil après son audition chez le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de la cité pétrolière.
Jean Jacques Rovaria Djodji