A Tchibanga le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema en visite de 3 jours dans la Nyanga rendra hommage ce vendredi au tout premier général des forces armées gabonaises : le général Nazaire Boulingui. Qui est cet officier gabonais mort il y a 40 ans dont le nom marque encore les esprits de ceux qui l’ont connu ou entendu parler de lui ?
Gabonactu.com publie le portrait de cet ancien combattant qui a combattu pour la France pendant la 2ème guerre mondiale, en Indochine et en Algérie. Portrait extrait du livre « Le légendaire général Nazaire Boulingui Koumba », à paraitre prochainement sous la plume de Georges Alain Boulingui Yembi Mapota, descendant du puissant général décédé le 18 mai 1984 à Libreville, à l’âge de 66 ans. Lecture :
Nazaire BOULINGUI KOUMBA est né le 03 septembre 1918 à Nyanga- Vembé, premier poste de contrôle administratif (PCA) et première capitale provinciale de la Nyanga (1906). Après avoir étudié respectivement à la Mission Saint Benoît Labre de Sette Cama et au petit séminaire de Loango à Mayumba, il exerce le métier de catéchiste à la Mission Notre Dame du Mont Carmel de Mourindi. Son rêve de devenir prêtre ayant été brisé, il se fait incorporer dans l’armée coloniale lors du conseil de révision d’avril 1938 à Tchibanga dans la Nyanga avec quelques-uns de ses compatriotes. Il entame son service militaire au Camp Baraka à Libreville et le poursuit au Point d’appui de Pointe Noire au Moyen Congo (Congo Brazzaville), son premier poste d’affectation.
Il a contribué à la défense de la mère patrie, en participant à trois des quatre grandes guerres qui ont ébranlé la France, à partir de 1914, à savoir : la Seconde guerre mondiale (1939-1945), la guerre d’Indochine (1946-1954) et enfin la guerre d’Algérie (1954-1962). Pendant la guerre d’Indochine il est fait prisonnier lors de la bataille de Bien Dien Phu. Après dix jours de détention dans une cellule, il disparait miraculeusement le matin du jour prévu pour son exécution. Sa tête est alors mise à prix par Hô Chi Minh, chef des Vietminh.
Après l’indépendance du Gabon, il est libéré de l’armée française. Il rentre alors au Gabon où il poursuit sa brillante carrière militaire qui va le conduire jusqu’au sommet de l’armée. Il deviendra ainsi le premier militaire gabonais à accéder au grade de général et à occuper la très prestigieuse et convoitée fonction de Chef d’état-major des forces armées gabonaises.
Grand pionnier et artisan de l’armée gabonaise, le Général Nazaire BOULINGUI KOUMBA a eu pour compagnons de guerre, Jean Bedèl BOKASSA et Sangoulé LAMIZANA, deux soldats sac à dos qui devinrent plus tard Président dans leur pays respectif, la République Centrafricaine et la Haute Volta (actuel Burkina Faso).
Au terme de quarante années passées dans l’armée entre le Congo, Madagascar, la France, le Cameroun, l’Indochine, l’Algérie, Djibouti et le Gabon, en 1978, il est promu inspecteur Général des forces de défense et de sécurité, avant d’être muté au Ministère de l’Intérieur comme Premier Maire de la Commune de Tchibanga. Grand amoureux du football, il a été l’artisan visible et invisible, l’homme-orchestre de la victoire historique de son équipe Munadji 76, lors de la coupe de l’indépendance, le 17 août 1983 à Libreville. Il était pour ainsi dire, l’emblématique dirigeant incontournable de Munadji 76, son équipe chérie.
Homme intègre, charismatique, craint par son entourage, respecté et respectable, il attirait les foules lors de ses sorties. Et la seule évocation de son nom suscitait de l’admiration et des curiosités au Gabon comme à l’étranger. Le Général Nazaire BOULINGUI KOUMBA était un grand patriarche, attaché à sa tradition paysanne, chef influent du clan Bagambu/Uvembi/Gassinga et ses ramifications et correspondances, chez les peuples Punu, Vili, Lumbu, Vungu, Guisir, Nzebi, Tsogho, Sango, et même chez les Nkomi, Galoa, Mpongwe et Fang, faisaient de lui l’oncle, le père, le grand père et l’arrière-grand-père de tous. Dans chaque ethnie et province du Gabon, le Général Nazaire BOULINGUI KOUMBA entretenait des relations séculaires, claniques et familiales très particulières, empruntes de solidarité, d’amour et de fraternité.
Il meurt non pas au combat armes à la main, en bon fantassin, mais par accident de circulation le 18 mai 1984 à Libreville, à l’âge de 66 ans.
Considéré à tort ou à raison comme un homme mystique, fils spirituel et enfant du clan Bujala de Ka Ibind Y Nzamb de Mussamu-kugu à Moabi et Murindi, lui-même compagnon de guerre de Mavurulu Ma Nziengui (plus connu sous le nom de Nyonda Makita) dont Nazaire BOULINGUI KOUMBA était un neveu clanique (Bagambu), il avait cette capacité de disparaitre et de réapparaitre en cas d’attaques ou de danger. Cela s’est vérifié sur les champs de bataille où l’impact des tirs de balles réelles sur lui n’a aucunement engagé son pronostic vital ; ce qui a fait de lui une légende dont les récits se sont étendus non seulement le long des différentes guerres auxquelles il a participé mais aussi au Gabon et au Congo profonds.
A l’occasion du 40ième anniversaire de sa mort, une présentation officielle du livre intitulé : Le légendaire Général Nazaire BOULINGUI KOUMBA, sera faite à l’Institut français du Gabon par son auteur M. Georges Alain BOULINGUI YEMBI MAPOTA, dans les toutes prochaines semaines.
Contacts pour réservation et achat du livre : Prix unique de 10 000 FCFA
Carl Nsitou
Notre Général et Chef d’État Major des Forces de défenses et de sécurité de l’armée Gabonaise.
Un homme craint, respectueux et amoureux de son pays comme de la tradition du terroir.
Tous les êtres vivants s’inclinent devant ta mémoire.
Respect Mon Général.