‘’Prytanée militaire’’ : Va-t-on vers des zones d’exclusion scolaire et sociale ?

De nombreuses plaintes émanent des parents qui scolarisent leur progéniture dans les écoles primaires et pré-primaires relevant du ministère de la défense nationale. Plusieurs témoignages recueillis mentionnent que ces écoles seraient désormais presqu’exclusivement réservées aux enfants des militaires, obligeant les parents civils à réorienter les leurs dans les écoles autres que celles relavant du ministère de la défense nationale, où ils ont été toujours scolarisés avec leurs congénères nés de parents militaires, parfois dans les quartiers dits ‘’populaires’’ qui ne disposent pas d’autres écoles à proximité.

C’est actuellement la période d’inscriptions et de réinscriptions, pour la prochaine rentrée des classes 2024-2025, dans les écoles primaires et pré-primaires appartenant aux forces de défense et de sécurité, prosaïquement dites ‘’prytanée militaire’’.

Une campagne qui se faisait d’ordinaire sans stress, devient source d’angoisse pour de nombreux parents non militaires, priés d’aller voir ailleurs et d’oublier la rigueur, la rectitude et l’assurance d’un encadrement efficient dont bénéficient leurs enfants dans les ‘’écoles militaires’’.

Déboussolé, Raphaël N.O., parent de deux élèves scolarisés dans une ‘’école militaire’’ craint que « ces écoles ne deviennent à terme des espaces d’enseignement entièrement à part de la société et du système éducatif nationale ».

De son côté, Jeanine B. M., elle aussi dans la même tournante, pose la question de savoir « que reste-t-il du concept armée nation si le brassage n’est plus possible dans les ‘’écoles militaires’’ de proximité ? ».

« Et si les écoles confessionnelles emboitaient le pas en ne recrutant plus que les élèves nés des parents de leurs obédiences religieuses respectives, que deviendrait le système éducatif national ? », s’offusque Dominique Raoul K., à la recherche d’une autre école pour son fils de 8 ans qui n’aura peut-être plus l’opportunité de poursuivre sa scolarité dans une ‘’école de l’armée’’.

Quant à Blaise Landry A., il voudrait savoir, un brin ironique « si l’armée ira au bout de sa logique pour ne recruter que des enseignants militaires puisqu’ils sont en majorité des civils dans ces écoles », croit-il savoir ?

Dans le Grand Libreville, les ‘’écoles militaires’’ on en trouve notamment au Camp de police (école pré-primaire), au Camp Baraka (pré-primaire et primaire), Gros Bouquet (pré-primaire et primaire) et Cité des ailes (pré-primaire et militaire). Une nouvelle ‘’école militaire’’ devrait ouvrir à Lalala pour la prochaine année scolaire.

Selon les témoignages, aucun système de quota n’était pratiqué dans lesdites écoles, à l’exception d’un double régime de paiement des frais de scolarité, selon le statut du parent (militaire ou pas).

Féeodora Madiba

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