La fille aînée du défunt président Omar Bongo Ondimba, soupçonnée de corruption passive d’agent public étranger au début des années 2000, a été relaxée ce lundi 22 avril par le tribunal correctionnel de Paris
Selon la presse hexagonale qui en fait les choux gras, la société d’ingénierie française Egis et trois de ses anciens cadres, ainsi que l’homme d’affaires Franck Ping et l’avocate Danyèle Palazo-Gauthier, qui ont comparu début 2024, aux côtés de la sœur du président déchu, ont tous été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris.
Pascaline Bongo, 68 ans, qui clamait son innocence et a rejeté les accusations du Parquet national financier (PNF), était soupçonnée d’avoir accepté d’intervenir auprès de l’Agence nationale des grands travaux, à travers sa société Sift, en faveur d’Egis Route dans l’attribution de marchés publics contre la promesse de cinq (5) milliards de Francs CFA de rétrocommissions.
Le tribunal a jugé que dans les fonctions qu’elle occupait à l’époque comme haute représentante personnelle du président de la République, « elle n’avait pas la faculté d’attribuer le marché concerné et que tout au plus, ses fonctions et sa proximité fraternelle réelle ou supposée avec le président de la République auraient pu lui permettre d’user de son influence ».
Pour autant la juge a estimé, « qu’aucun élément du dossier ne permet de démontrer une intervention en ce sens et, surtout, l’infraction de trafic d’influences d’agent public étranger n’existait pas au moment des faits », a expliqué la présidente du tribunal en rendant le délibéré.
La corruption n’est donc pas caractérisée, Pascaline Bongo est relaxée. Tout comme elle, son avocate et amie Danyèle Palazo-Gauthier, l’homme d’affaires Franck Ping et les cadres d’Egis Route ont tous été relaxés.
Or, selon le Parquet national financier, Egis Route voulait utiliser l’influence de la fille aînée des Bongo pour obtenir le marché de l’Agence nationale des grands travaux. Le Parquet a dix (10) jours pour faire appel. Ce dernier avait requis contre elle trois (3) ans de prison, dont un (1) ferme.
Il a également requis des peines d’emprisonnement avec sursis et des amendes contre tous les autres prévenus : Egis Route, trois (3) de ses anciens cadres, l’ancienne avocate de Pascaline Bongo, ainsi que l’homme d’affaires Franck Ping, fils de Jean Ping.
Selon non confrères de Rfi, les avocats des prévenus, eux, ont tous plaidé la relaxe de leurs clients sous l’argument qu’Egis, à l’Epoque n’avait finalement obtenu aucun marché routier au Gabon.
Alph’-Whilem Eslie