Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dernière sortie du parole du porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong sur Gabon 1ère, relative aux nouveaux critères d’attribution des allocations scolaires dans le secondaire a été une périlleuse mission de sauvetage après le rejet en bloc des arguments tortueux de la ministre de l’Education nationale, Carmelia Ntoutoume Leclerq.
Spécialiste des plateaux de télévision, Laurence Ndong n’a cependant jamais été aussi mal à l’aise comme ce lundi sur le plateau de Gabon 1ère dans cet exercice qu’elle a généralement survolé.
Une seule raison : la complexité du sujet. Entre, d’un côté, la promesse faite le 4 septembre dernier par le chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguéma de rétablir la bourse coupée depuis 2017 et de l’autre côté la grogne des écoliers dans les rues, la ministre savait qu’elle marchait sur les œufs. D’où le cafouillage et le bachotage flagrant constaté par les téléspectateurs.
De nombreux téléspectateurs ont pu, en effet, relever beaucoup d’hésitations, d’amalgames et de contre-vérités de la part du membre du gouvernement le long de cette interview.
Sur la principale raison qui justifie la mise en route « précipitée » des nouveaux critères « d’excellence », il est rétorqué à Laurence Ndong que ce n’est pas en trois (3) mois, avec la libération de quelques 1000 postes budgétaires au profit des enseignants et l’ouverture d’une poignée de salles de classes pédagogiques que toutes les conditions seraient réunies pour exiger le meilleur sinon l’excellence aux élèves.
Depuis Omar Bongo Ondimba et jusqu’en 2017, des élèves ont obtenu d’excellents résultats : 16, 17, 18 et parfois 19 sur 20, mais la bourse à été payée à tous ceux qui avaient à minima 10 sur 20. Et pourtant les conditions d’apprentissage étaient déjà très difficiles.
La loi est dure, mais c’est la loi
D’autres analystes rappellent volontiers à la porte-parole du gouvernement que contrairement à ses allégations sur le plateau de Gabon 1ère, les allocations d’études restent bel et bien adossées aux dispositions des lois pertinentes en la matière.
Par ailleurs, le 4 septembre 2023, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema indiquait dans son discours d’investiture que la transition était placée sous le double sceau d’une charte et de la constitution de 1991, avec tous les autres textes de lois qui s’y rattachent.
La loi étant la norme au-dessus, aucun décret ne saurait venir modifier l’esprit et la lettre de la loi, notamment celle qui fixe le bénéfice de la bourse à 10 de moyenne sur 20 pour tout élève du secondaire, tous cycles confondus.
De toute évidence, on aurait dû mûrir la question des bourses scolaires avant toute forme d’annonce -et c’est le rôle des proches collaborateurs du « Chef »- avant de vouloir changer les règles en cours du jeu et chercher des boucs émissaires par la suite.
Dans ces conditions, la communication de crise ne peut être construite que sur du rafistolage et fondue dans une série de confusions.
Féeodora Madiba