Crise à la tête du CSAIG : les musulmans de Port-Gentil contestent la légitimité de l’imam Rachid Mbadinga

Voulant laver le linge sale en famille avec ses frères de la communauté musulmane du Gabon, l’imam Rachid Mbadinga, désigné président intérimaire du Conseil supérieur des affaires islamiques  du Gabon (CSAIG), à l’issue d’une assemblée générale spéciale tenue en octobre dernier, a vigoureusement été contesté par ses pairs de Port-Gentil dont il a rencontré durant sa tournée nationale visant à réconcilier la communauté religieuse en crise.  

Durant son périple national,  il était question pour le nouveau chef du CSAIG  d’échanger avec ses frères et sœurs dans la foi  pour que l’islam troublée retrouve ses lettres de noblesse. À cet effet, il s’était rendu à Port-Gentil pour discuter de la situation actuelle que traverse la communauté musulmane du Gabon, avant d’inviter les uns et les autres, à prendre par au Congrès extraordinaire visant à rebâtir les fondamentaux et à installer un nouveau bureau.

Une rencontre qui n’était pas de l’assentiment de tous, vue que certaines voix se sont élevées à Port-Gentil. En effet, des imams, théologiens, arabisants et bien d’autres réunis le week-end dernier, ont contesté fermement la légitimité de l’imam Rachid Mbadinga. Ces derniers disent reconnaître et accorder leur fidélité à l’imam Benyamine Andjoua Obolo qui s’était autoproclamé président du CSAIG avant d’être recadrer par la justice.

« Nous demandons à ces personnalités d’arrêter de semer le trouble, au sein de la communauté en parlant à son nom. De même, nous les musulmans de l’Ogooué-Maritime restons derrière le nouveau chef de l’islam au Gabon, Benyamine Andjoua », a fait savoir l’imam Ali Nzamba,  porte-parole de la communauté musulmane de l’Ogooué-Maritime.

Derrière le conflit d’intérêt axé sur le patrimoine et la gestion des écoles, lycées et universités islamiques du Gabon estimée à des centaines de millions de francs CFA par mois, la politique, cet autre mal se cache également derrière cette crise fragilisant les liens sacrés de la religion du prophète Mahomet.

« La Charte de la transition est claire ; la politique aux politiciens, la religion aux religieux. Nous voulons libérer l’islam de la politique car, notre religion a longtemps été dominée par la politique au point de confondre tout le monde », a-t-il fustigé.

Vincent Ranozinault

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