Le conseil des ministres fait battre les cœurs

Le général Brice Clotaire Oligui Nguéma préside ce jeudi sa deuxième réunion du conseil des ministres. Dans les quartiers comme dans les administrations, les cœurs battent la chamade.

Tous les regards sont désormais tournés vers le Palais de la Rénovation, un peu comme à l’époque d’Omar Bongo. L’accueil au palais quasiment à la queue leu leu de tous les poids lourds ne manque pas d’intérêt pour le petit peuple.

Le possible retour aux affaires de ces anciens laisse renaitre l’espoir d’une position sociale pour les proches, parents, amis et connaissances.

Qui perdra son poste ou sera confirmé ?

Ce soir, le communiqué final du conseil des ministres sera très scruté. D’abord par ceux qui étaient au soleil durant l’administration déchue. Seront-ils renvoyés dans leurs administrations d’origine + la rue pour certains + ou seront-ils confirmés dans leur position stratégique ?

La nuit dernière a certainement été trop longue pour certains. Le supplice n’est pas encore fini. La journée sera aussi probablement trop longue. « Les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie », dit l’adage.

Qui pourra sabrer le champagne ?

D’abord ceux qui seront confirmés. Ils seront soulagés de maintenir leurs revenus pour financer les études des enfants, achever des chantiers privés et pourquoi pas maintenir leur train de vie.

Ensuite ceux qui seront nommés donc sortis parfois des situations délicates : chômage de longue durée, surendettement… bref ! Précarité.

Game Over

En revanche, les autres vont conjuguer le verbe attendre, patienter. Ils seront très nombreux après le conseil des ministres de ce soir. Les uns parce qu’ils sont déjà dans l’anti-chambre des nouveaux maîtres de l’administration publique. Les autres parce qu’ils ont glissé leur CV quelque part sinon un peu partout.

Un nouveau « Tsun’Ali » ?

Entre 2009 et 2010, Ali Bongo nouveau maître des horloges après Omar Bongo avait fait tomber une bourrasque. En une nuit, il avait décapité toute l’administration. Du palais du bord de mer jusqu’aux entreprises publiques, un puissant tsunami avait tout balayé. Les occupants et leurs « fratries de la république au village » chassés manu militari.

Toute la mémoire administrative avait été gommée au point où certains heureux promus ne savaient même pas où se trouvait le bouton qui éclairait leur propre bureau. Conséquences : tout était à refaire. D’où la fameuse République des maquettes.

Faut-il refaire les mêmes erreurs ? Wait and see.

Daniel Etienne

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