Conflit homme-éléphant : les clôtures électriques mobiles comme solution

Le ministère des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des terres, à travers la Direction générale de la faune et des aires protégées (DGFAP), de l’Agence Nationale des parcs nationaux (ANPN) et l’ONG Space for Giants (SFG) a tenu une conférence lundi , afin de faire le point sur l’efficacité des clôtures électriques et à hautes spécification . La technique a été mise en place pour faire face au conflit homme-éléphant qui occasionne de nombreux dégâts en zone rurale.

Pour lutter efficacement contre le conflit homme-éléphant, permettre aux populations de s’épanouir pleinement, et aux éléphants de s’éloigner des cultures; garantir une coexistence entre l’homme et l’éléphant, le gouvernement Gabonais multiplie des techniques. Après plusieurs expériences, en l’occurrence la Balle a piment et les barrières à sangle, les barrières électriques (familiale) et celles à haute spécification (plus de 100 hectares) restent, pour l’heure, les techniques les plus efficaces et économes pour les populations.

En effet, le projet est totalement financé par l’État, appuyé de certains bailleurs de fonds.  Il suffit entre autres pour le demandeur d’être habitant d’un village et avoir pour activité principale l’agriculture, avoir été victime de dévastation par les éléphants et avoir déposé une plainte écrite à l’administration locale. La clôture en alliage d’aluminium est alimentée par un panneau solaire qui produit une décharge électrique située entre 6000 et 15000 KV (tension désagréable mais pas mortelle, aussi bien, pour l’humain que le pachyderme).

Une fois installé, elle nécessite un suivi rigoureux du propriétaire afin de la garder toujours efficace ce suivi est appuyé d’un déploiement d’agents sur le terrain pour sensibiliser et veiller à l’efficacité des barrières installés. Afin d’améliorer la centralisation des donnés de plaintes liées aux dévastations, l’application CHF Gabon a été mise en place.

A ce jour, plus de 280 clôtures électriques mobiles ont déjà été installées sur les 500 prévues cette année. Selon Space For Giants, les prévisions pour 2024 sont l’installation de  plus de 1000 clôtures électriques. Quant aux clôtures à haute spécification adaptées aux plantations de plus de 100 hectares, une vingtaine a déjà été installée, soit 2500 hectares protégés. La plus grande se trouve à Ndindi sur 320 hectares.

Ces différentes clôtures électriques qui viennent apporter une aide conséquente pour la protection des cultures des populations menacées par ce phénomène qui coûtent au Gabon entre 1 million et 1 million 500 par barrière mobile, et 30 à 40 millions pour les barrières à haute spécification.

« Il faut des accompagnements, il faut des gens pour accompagner  notamment les acteurs agricole pour pouvoir valoriser la clôture électrique par la commercialisation des produits qui pourront venir amortir le coût de la clôture électrique » a expliqué le Dr Léa Larissa, Chef de service du Conflit Homme éléphant (CHE) auprès de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

L’expérimentation a débuté en 2016. Les promoteurs du projet et le gouvernement souhaitent voir les populations adhérer massivement afin d’atteindre l’objectif visant à protéger leurs cultures et les emmener à un rendement efficace.

En attendant une solution définitive à ce phénomène,  le gouvernement se tient aux côtés des victimes des éléphants. Un Fonds de 4 milliard a été décaissé récemment par l’Etat gabonais pour soutenir ces populations. Sur 14000 bénéficiaires,  13247  ont été payés soit 80%, assure le ministère des Eaux et Forêts.

Betines Makosso

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