Les centres d’enrôlement à Libreville ont désormais l’allure des places assiégées. Dès les premières heures du matin, des grappes de personnes s’amassent devant les points d’enrôlement pour espérer s’inscrire sur la liste électorale. Mais le temps presse, la demande semble plus forte.
Bousculade, coup de gueule, impatience… l’ambiance n’est plus à la sérénité devant les centres d’enrôlement. Les gabonais se sont comme brusquement réveillés d’un profond sommeil et se souviennent que le train risque de quitter la gare sans eux.
Conséquence, c’est la détresse devant les centres d’enrôlement. La police parvient tant bien que mal à contenir les émotions. Les passes-droits compliquent une situation déjà « explosive ». Les honnêtes citoyens passent des heures dans la queue. L’ordre d’arrivée n’est pas respecté…
« Je veux que le ministre de l’Intérieur rallonge le délai pour permettre à tout le monde de s’inscrire », a hurlé Germaine venue à la mairie du 3ème arrondissement basculer son nom la ville de Franceville, le lieu où elle souhaite voter prochainement.
Communication attendue du ministre de l’Intérieur
A propos du retard, en dehors d’une vielle mentalité et des habitudes devenues fâcheuses, les potentiels électeurs évoquent diverses raisons : horaires de travail non adaptées, difficulté de légaliser certains documents exigés comme l’acte de naissance, l’argent de taxi…
Selon une source bien informée, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha devait livrer ce mercredi une communication dans laquelle il annoncera la fin officielle des opérations d’enrôlement ou un délai supplémentaire au profit des retardataires.
Les opérations étaient lancées le 9 mai dernier pour une durée d’un mois. Selon le calendrier officiel, il y aura 3 jours pour les réclamations et la liste sera close.
La date de la prochaine élection présidentielle n’est pas encore connue. Tout porte à croire de c’est en août ou septembre prochain. Le Gabon doit également organiser des élections législatives et locales. Les autorités ne disent rien sur le mode opératoire durant ces scrutins. Certains supposent que ces scrutins seront jumelés pour faire des économies.
Selon la constitution gabonaise révisée récemment, les élections se dérouleront désormais en un seul tour. Tous les mandats politiques sont ramenés à 5 ans renouvelables.
Carl Nsitou